E.T. the Extra-Terrestrial | |
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Éditeur | Atari |
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Développeur | Atari |
Concepteur | Howard Scott Warshaw |
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Début du projet | juillet 1982 |
Date de sortie | 6 septembre 1982 |
Licence | E.T. l'extra-terrestre |
Genre | Aventure |
Mode de jeu | Solo |
Plate-forme | Atari 2600 |
Média | 1 Cartouche 16 Kb |
Contrôle | Joystick Atari |
E.T. the Extra-Terrestrial (soit E.T. l'extra-terrestre en français) est un jeu vidéo d'aventure, développé et édité par Atari, sorti en 1982 sur Atari 2600. Reprenant des éléments du film E.T. l'extra-terrestre dont il est l'adaptation, le jeu ne reprend pas pour autant la trame générale du scénario. Développé en cinq semaines seulement par Howard Scott Warshaw, le jeu reçut de mauvaises critiques à sa sortie et fut un échec commercial de grande ampleur. Cette contre-performance vint s'ajouter à d'autres et Atari cumula 536 millions de dollars américains de perte à la fin de l'année 1983. L'entreprise fut alors divisée et vendue l'année suivante. Produit à 4 millions d'exemplaires, le jeu s'est quand même vendu à 1,5 million d'exemplaires au total, ce qui en fait la huitième meilleure vente d'Atari. Le jeu vit son aura s'amplifier quand, vers fin 1983, Atari enterra de nuit des stocks de produits dans un terrain de décharge du Nouveau-Mexique, la rumeur voulant que les copies invendues d'E.T. the Extra-Terrestrial fassent partie de l'opération.
E.T. l'extra-terrestre, après avoir été déposé sur Terre dans un vaisseau spatial, doit trouver un moyen de rentrer chez lui. Pour cela, il doit envoyer un message dans l'espace pour que ses congénères viennent le secourir. Il doit de ce fait retrouver les différentes pièces nécessaires pour reconstituer l'émetteur qui lui permettra d'envoyer son SOS. Celles-ci sont éparpillées autour de la zone d'atterrissage d'E.T., la forêt d'une banlieue de Washington D.C.. Pour y parvenir, il devra éviter de se faire capturer par un scientifique curieux voulant l'étudier ou un agent du FBI mais pour l'assister, il pourra compter sur l'aide d'un jeune garçon nommé Elliot.
Au final, si le jeu reprend certains éléments du film E.T. l'extra-terrestre dont il est adapté (nécessité d'envoyer un message, Elliot, les « méchants » scientifiques), il n'en conserve pas pour autant la trame générale du scénario. L'émetteur ressemble en réalité à un téléphone ce qui fait écho à la célèbre réplique d'E.T. dans le film : « Téléphone maison ».
À la suite du succès en salles du film E.T. l'extra-terrestre en juin 1982, Steve Ross, président de Warner Communications, alors maison mère d'Atari, entame les discussions avec Steven Spielberg et Universal Pictures pour obtenir les droits du film pour l'adapter en jeu vidéo. Vers fin juillet, la Warner annonce qu'elle a acquis les droits exclusifs pour vendre des jeux vidéo sur borne d'arcade et sur consoles de jeu basés sur le film. Même si les détails de la transaction n'ont pas été dévoilés lors de cette annonce, il a été largement rapporté qu'Atari a payé entre 20 et 25 millions de dollars, un prix inhabituellement élevé pour une licence de jeu vidéo à l'époque. Interrogé par Ross sur ce qu’il pense de la création d’un jeu vidéo basé sur E.T., le président d’Atari, Ray Kassar a pour réponse : « Je pense que c’est une idée stupide. Nous n’avons jamais réellement fait un jeu d’action à partir d’un film. ». Au final, Kassar n’étant pas décisionnaire, le projet devait tendre à se concrétiser.
La conception et la programmation du jeu est proposée à Howard Scott Warshaw, que Spielberg a expressément recommandé grâce au travail précédent de ce dernier sur Raiders of the Lost Ark, l'adaptation en jeu vidéo de son film Les Aventuriers de l'arche perdue. En raison du temps considérable que le studio passe à négocier la sécurisation des droits de la licence avant de pouvoir commencer le développement du jeu, il ne leur reste plus que six semaines pour le terminer avant le 1er septembre 1982, date limite pour pouvoir distribuer le produit lors de la période d'achat de Noël. En comparaison, le jeu de Warshaw Yars' Revenge a demandé cinq mois de développement et Raiders of the Lost Ark, entre six et sept mois. Le jeu d'arcade basé sur la licence initialement prévu est annulé, faute de temps pour le concevoir. Warshaw accepte le travail contre un salaire de 200 000 dollars et un voyage tous frais payés à Hawaii.
Plutôt que de créer un Pac-Man-like, Warshaw essaye une idée plus originale. Il préfère concevoir le jeu autour d'une histoire avec l'espoir de retranscrire les sentiments qu'il a ressentis lors de sa vision du film, mais il doit limiter ses idées à cause du temps de développement extrêmement court. Au final, Warshaw conçoit le jeu avec une complexité de développement raisonnable par rapport au temps qui lui est imparti pour le réaliser. La conception générale d'E.T. the Extra-Terrestrial prend finalement deux jours au bout desquels Warshaw présente l'idée à Kassar avant d'établir un planning sur cinq semaines pour écrire, débugger et documenter les futurs 6,5 kB du code source original. Six semaines avant la date de mise sur le marché, le temps pressant, la direction d'Atari décide d'enfermer Warshaw et un autre programmeur dans une salle isolée pour qu'ils finissent le jeu dans les délais.
Par ailleurs, E.T. the Extra-Terrestrial est le premier jeu vidéo à créditer un graphiste. C'est le cas au travers d'un easter egg contenant les initiales de celui-ci : J. D. pour Jerome Domurat. Warshaw, comme à son habitude, cache également ses propres initiales dans le jeu.