Musique et architecture
Dès 1954, Iannis Xenakis crée Metastasis pour 61 instruments ; c’est la première musique entièrement déduite de règles et de procédures mathématiques. Pour son créateur, il s’agit de mettre en pratique une relation directe entre musique et architecture, combinaison certes peu commune, mais qui pour l’assistant de Le Corbusier va de soi.
Il mettra à profit cette combinaison en utilisant les mêmes règles de construction dans l’élaboration des plans du pavillon Philips pour l’exposition universelle de Bruxelles en 1958 ; dans ce pavillon seront émises par des haut-parleurs, dans le même concert, des œuvres de Edgar Varèse (Poèmes électroniques) et de Xenakis (concret PH pour Parabole - Hyperbole). Mais cette intrusion d’une pensée mathématique dans l’élaboration de formalismes ne peut encore bénéficier de l’outil ordinateur pour élaborer ses représentations.
Œuvres (liste partielle)
- Metastasis (Metastaseis B') (1953-1954), pour un orchestre de 61 instrumentalistes.
- Pithoprakta (1955-1956), pour un orchestre de 50 instrumentalistes.
- Achorripsis (1956-57), pour 21 instrumentalistes.
- Diamorphoses (1957), musique concrète (Première exécution : Groupe de Recherches musicales de l'ORTF, sous la direction de Pierre Schaeffer).
- Orient-Occident (1960), musique pour bande extraite du film homonyme d'Enrico Fulchignoni.
- Eonta (1963), pour piano, 2 trompettes et 3 trombones ténors.
- Oresteïa (1965-1966), sur des textes d'Eschyle, suite pour chœur d'enfants, chœur avec accessoires, et 12 musiciens.
- Terretektorh (1965-1966), pour 88 musiciens dispersés dans le public.
- Medea (1967), musique de scène sur des textes de Sénèque, pour un chœur d'hommes et cymbales, et cinq musiciens.
- Nomos Alpha (1966), pour violoncelle seul.
- Polytope de Montréal (1967), spectacle de lumière et sons pour 4 orchestres identiques de 15 musiciens.
- Nuits (1967), en sumérien, assyrien, grec ancien et autres phonèmes, pour 12 voix mixées et chœur.
- Nomos Gamma (1967-1968), pour 98 musiciens dispersés dans le public.
- Anaktoria (1969), pour un ensemble de 8 musiciens.
- Synaphaï (1969), pour piano et 86 musiciens.
- Persephassa (1969), pour six percussionnistes. Les Percussions de Strasbourg ont été les interprètes de la création.
- Kraanerg (1968-1969), musique de ballet, pour orchestre et bande sonore.
- Persepolis (1971), pour lumière et sons (bande magnétique).
- Cendrées (1973), pour un chœur mixte de 72 (ou 36) chanteurs chantant des phonèmes de Iannis Xennakis et 73 musiciens.
- Evryali (1973), pour piano seul.
- N'Shima (1975), sur des mots d'hébreux et phonèmes, pour 2 mezzo-sopranes (ou altos) et 5 musiciens
- Empreintes (1975), pour 85 musiciens.
- Psappha (1976), pour percussions seules (instruments variables).
- Dmaathen (1976), pour hautbois et percussion.
- Khoai (1976), pour clavecin
- Kottos (1977), pour violoncelle seul.
- Jonchaies (1977), pour un orchestre de 109 instrumentalistes.
- La Légende d'Eer (1977), musique électonique du Diatope (Parvis du Centre Pompidou).
- Pléïades (1978), pour 6 percussionnistes.
- Pour Maurice (1982), pour baryton et piano.
- Shaar (1983), pour un grand orchestre à cordes.
- Jalons (1986), pour un ensemble de 15 musiciens
- Keqrops (1986), pour piano seul et un orchestre de 92 musiciens.
- Kassandra (Oresteïa II) (1987), pour baryton (avec amplification) jouant d'un psaltérion à 20 cordes et de percussions.
- Rebonds (a + b) (1987-89), pour percussions seules.
- La Déesse Athéna (Oresteïa III) (1992), pour baryton et un ensemble mixte de 11 instruments.
- Omega (1997), pour percussion solo et 13 musiciens. La dernière œuvre de Xenakis.