Les mathématiques constituent un domaine de connaissances abstraites construites à l'aide de raisonnements logiques sur des concepts tels que les nombres, les figures, les structures et les transformations. Les mathématiques désignent aussi le domaine de recherche (La recherche scientifique désigne en premier lieu l’ensemble des actions entreprises en vue...) visant à développer ces connaissances, ainsi que la discipline qui les enseigne.
Les mathématiques se distinguent des autres sciences par un rapport particulier au réel. Elles sont de nature purement intellectuelles, basées sur des axiomes déclarés vrais (c'est-à-dire que les axiomes ne sont pas soumis à l'expérience mais ils en sont souvent inspirés notamment dans le cas des mathématiques classiques) ou sur des postulats provisoirement admis. Un énoncé mathématique (Les mathématiques constituent un domaine de connaissances abstraites construites à l'aide...) – dénommé généralement théorème (Un théorème est une proposition qui peut être mathématiquement démontrée, c'est-à-dire une...), proposition, lemme, fait, scholie ou corollaire (Un théorème est une proposition qui peut être mathématiquement démontrée, c'est-à-dire une...) – est considéré comme valide lorsque le discours formel qui établit sa vérité respecte une certaine structure rationnelle appelée démonstration (En mathématiques, une démonstration permet d'établir une proposition à partir...), ou raisonnement logico-déductif.
Bien que les résultats mathématiques soient des vérités purement formelles, ils trouvent cependant des applications dans les autres sciences et dans différents domaines de la technique. C'est ainsi qu'Eugene Wigner (Eugene Paul Wigner (17 novembre 1902 - 1er janvier 1995) est physicien...) parle de « la déraisonnable efficacité des mathématiques dans les sciences de la nature ».
Le mot « mathématique » vient du grec, par l'intermédiaire du latin. Le mot μάθημα (máthēma) signifie « science, connaissance » puis « mathématiques » ; il a donné naissance à l'adjectif μαθηματικός (mathematikos), d'abord « relatif au savoir » puis « qui concerne les sciences mathématiques ». Cet adjectif a été adopté en latin (mathematicus) et dans les langues romanes par la suite (« mathématique » en français, matematica en italien, etc.), ainsi que dans de nombreuses autres langues.
La forme neutre de l'adjectif μαθηματικός a été substantivée en τα μαθηματικά (ta mathēmatiká) pour désigner les sciences mathématiques dans leur ensemble (En théorie des ensembles, un ensemble désigne intuitivement une collection...). Cette forme plurielle, utilisée par Aristote (Aristote (en grec ancien...), explique l'usage (L’usage est l'action de se servir de quelque chose.) du pluriel pour le substantif en latin chez Cicéron (mathematica) puis en français et dans certaines autres langues européennes. Le singulier (« la mathématique ») est parfois employé en français, mais « le mot donne alors au contexte (Le contexte d'un évènement inclut les circonstances et conditions qui l'entourent; le...) une teinte d'archaïsme ou de didactisme ».
Dans l'argot scolaire (L'argot scolaire date essentiellement des années 1880, où se met en place, en France,...), le terme « mathématiques » est fréquemment apocopé en « maths ».
Un découpage des mathématiques en deux, trois ou quatre domaines différents est couramment utilisé : algèbre (L'algèbre, mot d'origine arabe al-jabr (الجبر), est la branche...) et analyse, ou bien algèbre, analyse et géométrie (La géométrie est la partie des mathématiques qui étudie les figures de l'espace...), ou bien algèbre, analyse, géométrie et probabilités. De tels découpages ne sont pas évidents et les frontières les séparant sont toujours mal définies. En effet, de nombreux résultats font appel à des compétences mathématiques variées. Le théorème de Wiles, établi en 1994, en est un exemple. Bien que formulé de manière dite arithmétique (L'arithmétique est une branche des mathématiques qui comprend la partie de la...), la preuve nécessite de profondes compétences en analyse et en géométrie.
L'algèbre est l'ensemble des méthodes mathématiques visant à étudier et développer les structures algébriques et à comprendre les relations qu'elles entretiennent entre elles. L'algèbre, au sens (SENS (Strategies for Engineered Negligible Senescence) est un projet scientifique qui a pour but...) actuel, trouve historiquement ses origines dans la compréhension des équations polynomiales et dans les développements des méthodes de résolution : les recherches dans ces domaines ont suscité l'émergence des notions qui fondent la théorie (Le mot théorie vient du mot grec theorein, qui signifie « contempler, observer,...) des groupes, de la théorie de Galois (En mathématiques et plus précisément en algèbre, la théorie de Galois est...) ou encore de la géométrie algébrique (La géométrie algébrique est un domaine des mathématiques qui, historiquement,...).
En un sens très restrictif, l'analyse est la partie des mathématiques s'intéressant aux questions de régularité des applications d'une variable (En mathématiques et en logique, une variable est représentée par un symbole. Elle...) réelle ou complexe : on parle alors plus volontiers d'analyse réelle ou d'analyse complexe. En un sens élargi, elle englobe toutes les méthodes mathématiques qui s'y apparentent, et un certain nombre (La notion de nombre en linguistique est traitée à l’article « Nombre...) de méthodes pour comprendre et analyser les espaces de fonctions.
La géométrie tente de comprendre en premier lieu les objets dans l'espace, puis par extension s'intéresse aux propriétés d'objets plus abstraits, à plusieurs dimensions (Dans le sens commun, la notion de dimension renvoie à la taille ; les dimensions d'une pièce...), introduits selon plusieurs approches, relevant autant de l'analyse que de l'algèbre.
Les probabilités tentent en un sens large de formaliser tout (Le tout compris comme ensemble de ce qui existe est souvent interprété comme le monde ou...) ce qui relève de l'aléatoire. Bien qu'anciennes, elles ont connu un renouveau avec la théorie de la mesure. La compréhension des lois aléatoires rendant compte au mieux des données (Dans les technologies de l'information (TI), une donnée est une description élémentaire, souvent...) déjà réalisées forme les statistiques (La statistique est à la fois une science formelle, une méthode et une technique. Elle...).
De nombreux domaines de recherche se situent transversalement par rapport au découpage donné ci-dessus :
On fait parfois la distinction entre mathématiques pures et mathématiques appliquées :
En France, cette distinction structure souvent les équipes de recherche, sans forcément hypothéquer les possibilités d'interactions entre elles. Toutefois, la pertinence de cette distinction est remise en cause par un certain nombre de mathématiciens. L'évolution des domaines et de leurs objets d'étude peut également contribuer à déplacer une éventuelle frontière ou notion de séparation (D'une manière générale, le mot séparation désigne une action consistant à séparer quelque...). Selon une boutade de Ian Stewart, mathématicien (Un mathématicien est au sens restreint un chercheur en mathématiques, par extension toute...) pur, « La différence entre mathématiciens purs et appliqués, c'est que les seconds pensent qu'il n'y a pas de différence, alors que les premiers savent très bien qu'il y en a une ».
Les mathématiques appliquées, en un sens mal définies, comprennent entre autres l'analyse numérique, les statistiques appliquées et la théorie de l'optimisation mathématique. Certains domaines de recherche des mathématiques sont nées à la frontière avec d'autres sciences (voir ci-dessous).