Jan Hus - Définition

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Guerres hussites

La bataille de Kratzau (11 novembre 1428) oppose Hans von Polenz aux forces hussites

Dès septembre 1415, la diète des seigneurs de Bohême envoie une protestation indignée sur la décision du concile. Le peuple vénère Hus comme un martyr et un saint.

La « foi nouvelle » et le sentiment de nationalité tchèque se confondent dans l’emblème du calice (symbole de la communion sous deux espèces, sub utraque specie) derrière lequel les Tchèques résistent à Rome et à l’empereur germanique. Parallèlement, après l’exécution de Hus les pères conciliaires envisagent pour les Tchèques « rebelles », le même sort que pour les Albigeois c'est-à-dire l’extermination. Toute la noblesse et le peuple tchèque se rebellent et Sigismond (après le décès de son frère Venceslas) est obligé de prendre position. Les quatre articles de Prague (principe d’une vraie réforme/christianisme primitif) deviennent prétexte à des abus et donnent lieu à des affrontements à l’intérieur du camp hussite.

Les croisades contre les Hussites, événement de première grandeur dans l'histoire européenne, commencent. Un peuple révolté va s'organiser militairement pour tenir tête 25 ans durant aux armées européennes coalisées :

  • Défenestration de Prague des notables catholiques (1419).
  • Jan Zclivsky prône la révolte des petits et prend d’assaut l’hôtel de ville de Prague. Les édiles municipaux sont jetés par les fenêtres. Ceci sera le point de départ d’une insurrection de 18 ans et de 5 croisades que l’Europe enverra à l’appel du pape Martin V et de Sigismond ; croisades auxquelles les Tchèques résisteront.
  • Bataille du Mont Tábor (Bohême Sud), victoire de Kutná Hora (1422).
  • Parcours par des fanatiques de la Bohême, la moitié de l’Allemagne et la Hongrie qui sèment la terreur.
  • Antagonisme grandissant entre Tchèques et Allemands (ces derniers étant dans le camp papal).

Leurs chefs élus, Jan Žižka (qui résistera à Prague), puis à sa mort, le prêtre Procope Le Chauve mèneront de grandes batailles en Allemagne, Autriche-Hongrie et écraseront les croisés à Tachov (1427) puis à Domažlice (1431). La supériorité militaire et technique d'une armée de volontaires et les défaites successives des croisades vont obliger l’église pour la première fois de son histoire à accepter de composer avec « l’hérésie ».

Le concile de Bâle (1443) sera amené à envisager d’accepter des aménagements de la doctrine officielle de l’église face aux quatre articles de Prague. Ce qui fut refusé à Hus fut donc accepté pour Procope, à savoir s’exprimer librement en langue tchèque, ainsi que la communion sous les deux espèces. L’évêque de Tábor exposa les quatre articles et rappela qu’aucune autorité religieuse n’a le droit d’ôter la vie, à fortiori à des chrétiens. Pour le reste les pourparlers traînaient en longueur, les combats reprirent et Procope fut écrasé à Lipany en mai 1434 marquant ainsi la défaite des Taborites ouvrant ainsi la voie du trône à un hussite modéré, Georges de Poděbrady. À l’issue de ces combats l’église accorda quelques concessions supplémentaires aux hussites tchèques (accord Jihlava 1436).

Conséquence des guerres Hussites

Les guerres Hussites provoquent des dégâts importants sur le plan ecclésial car, à côté d’une église unifiée de Rome, cohabite une église nouvelle issue des doctrines hussites (église calixtine) qui était dirigée par des laïques qui nommait les prêtres et les rétribuaient. Plus tard « l’unité des frères » se sépare de l’utraquisme, caractéristique des modérés, pour demeurer plus fidèle aux principes de Hus.

Dans la mesure où Hus était un précurseur de la réforme (de nombreux concepts seront repris par Luther), la réforme luthérienne trouvera un terrain favorable chez les Tchèques, soit près des 2/3, qui reconnaîtront la confession de 1575 inspirée de celle d’Augsbourg. La répression qui suivit le désastre de la Montagne Blanche (nov. 1620) où les Tchèques furent écrasés par les troupes de Ferdinand II du Saint-Empire anéantit définitivement le courant hussite.

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