L'historien des sciences Montucla voyait dans la présence de Tarporley en France la preuve que François Viète avait influencé Thomas Harriot ; certains historiens anglais ont contesté cette thèse. Dans une autre version, propagée par Antony Wood et Edouard Sherburn dans son "Manilius", Tarporley n'aurait connu Viète qu'à la fin de sa vie, et se serait déguisé sous le nom de John Poltrier, Poultry ou Polterey, (Protheroe ?) pour l'approcher.
Une lettre de Torporley à Harriot, témoigne de la rencontre, à Paris, de l'amanuensis et de son maître (malheureusement la date n'en est pas fixée).
On lui prête en outre un pamphlet, écrit sous l'anagramme de John Poulterey contre le mathématicien Français. Ce livre ayant disparu du temps d'Antony Wood, il semble difficile de se faire une idée du contenu et des reproches que pouvait adresser Tarporley à son ancien maître. D'autant qu'il citera deux fois le mathématiciens dans ses futurs Diclides.
En fait, les déformations de ce nom Protheroe/Poultry/Polterey ? seraient due à John Pell, qui en fait le dernier amanuensis de François Viète. La légende veut alors qu'il n'ait rien voulu emporter des travaux de son maître, que lui offraient de prendre ses héritiers. Cette anecdote illustre assez en quel mépris l'historiographie anglaise a tenu le mathématicien des Parthenay jusqu'à Wallis et Newton.
Les historiens modernes reconnaissent au contraire que l'influence de Viète sur Harriot fut déterminante et s'exerça probablement via Tarporley ; Harriot ne revendiqua jamais pour lui les découvertes du mathématicien français. D'autres lettres, où Tarporley communique à Harriot quelques découvertes de l'auteur de "l'Isagoge", semblent fonder aux yeux de la critique moderne la thèse qui fait de Tarporley un passeur, et permet de comprendre comment les travaux de Viète ont été connus (et extraordinairement amplifiés) par Harriot.
On trouve également dans les lettres de Tarporley des commentaires des découvertes d'Harriot au regard de ce qui était connu de François Viète et une lettre de 1602 où il correspond avec le Français. Par ailleurs, la distance qu'il prend à l'égard de ses maîtres dans ses propres publications ne laisse pas soupçonner qu'il polémiqua avec aucun d'eux.
« Sed tertiam partem (non ita studio dissentiendi) cum Vieta in suo libro. De numerosa potestatum resolutione, et recte merito. Non totus fere est Vietaeus per exempla singula, et supposito paragrapho, et in chartis 13 sunt exempla tria quadratica quorum primum est suum, duo reliqua sunt Vietse, quinque cubic omnia Vietae praeter primum. Et quinque quadrate quadratica quorum quartum est suum,reliqua Vietae. Et sunt ista secundum Vietae methodum aequationum omnino affirmantium. »
Pour finir, notons que l'apport de Tarporley aux mathématiques ne se limite pas à son rôle de passeur ni aux copies qu'il réalisa, à Paris ou à Londres, des travaux de ses deux aînés. C'est à lui qu'on doit véritablement l'introduction du signe '<' dans les éditions d'Hariot ; et aussi, bien avant James Hume, la première apparition de aivbv en place de aaaabbbbb comme chez Harriot ou AqqBqc chez Alexander Anderson (mathématicien) (voire A quadquad in B quadratocubus, comme on trouve dans l'Isagoge de François Viète).
Les Manuscrits de Tarporley et particulièrement les feuilles du Congestor analyticus ont été redécouverts en 1830 par Stephen Peter Rigaud dans les collections du comte de Macclesfield.