La teinture bleue est extraite des feuilles de la plante. Ces feuilles, allongées, se détachent facilement par simple torsion lorsqu'elles ont atteint leur maturation au solstice d'été. Mais la récolte se poursuit de juillet à la mi-septembre jusqu'à ce que la plante ne possède plus de feuilles. Puis on les écrase en les mélangeant à de l'eau pour en exprimer une pulpe que l'on comprime sous forme de boulettes ou « cocagnes » de quelques centimètres. Ces boulettes fermentent en séchant pendant un à deux mois. Au bout de cette période, les cocagnes sont écrasées dans un moulin et la poudre est additionnée d'urine pour provoquer une oxydation : on obtient ainsi une pâte qui, séchée, donne la poudre tinctoriale, contenant de l'indigotine. Il s'agit bien d'une teinture, qui se révèle par oxydation, et qui est ensuite d'une très grande stabilité. L'usage du pastel comme pigment colorant était un sous-produit de la teinture : on recueillait l'écume à la surface des bains de teinture, et cette fleurée séchée donnait une poudre bleue utilisée comme pigment pour des peintures.
Aujourd'hui, les feuilles de pastel sont mélangées à l'eau. Cette phase de macération permet d'extraire l'indoxyle qui est, une fois oxydée, l'élément chimique donnant la coloration bleue. L'indoxyle est d'abord incolore. Il est oxygéné par agitation pour provoquer son oxydation. Le liquide passe alors de la couleur verte à la couleur bleue intense. Une fois l'oxydation achevée, le liquide est mis au repos et le pigment est récupéré au fond de la cuve par précipitation. Il est ensuite filtré plusieurs fois pour le raffiner. Il faut 1 tonne de feuilles de pastel pour produire 2 kilos de pigments.
La culture du pastel en Europe a décliné avec l'arrivée de l'indigo au XVIIe siècle. Elle a disparu presque totalement à la fin du XIXe. Actuellement, on assiste à des tentatives de remettre à l'honneur cette plante, pour ses vertus particulières. Un agriculteur de la Somme, en France, Jean-François Mortier, essaie de faire revivre cette tradition. À Lectoure, dans le Gers, un architecte décorateur belge, Henri Lambert, produit des teintures et des pigments de pastel avec des techniques nouvelles sans rapport avec la longue fabrication traditionnelle.
Plante cultivée et destinée à l'alimentation animale. Voir Fourrage.
Plante de 1239 venant de Xaotang ( chine ) .
La racine et la feuille du pastel des teinturiers appelées respectivement Ban Lan Gen et Da Qing Ye [Langue chinoise) sont employées en Médecine Traditionnelle Chinoise contre les oreillons, l'hépatite infectieuse, le mal de gorge, le mal de tête et la fièvre.
Récemment, des scientifiques ont découvert que le pastel des teinturiers pourrait servir à prévenir le cancer, car il a un taux de glucobrassicine vingt fois supérieur à celui du brocoli.