Ce cas particulier de plasticité phénotypique est décrit lorsqu’un seul génotype produit deux ou plusieurs phénotypes discrets suite à un signal environnemental. C'est une adaptation à des variations fiables et prédictives de l’environnement, comme la saisonnalité où les individus présentent plusieurs phénotypes adaptés aux différentes saisons. Ces phénotypes "discrets" sont induits soit par un environnement discontinu soit par le dépassement d'un seuil. Le polyphenisme se caractérise en général par un passage par des mues. Ce changement développemental ("developmental switch") qui mène aux phénotypes alternatifs est régulé par les hormones comme par exemple l’ecdysone chez le papillon Araschnia levana.
Selon toute vraisemblance, l'évolution de la plasticité phénotypique devrait tendre à reduire ses coûts et à maximiser la fitness de l'individu.
L’étude de l’évolution de la plasticité pourrait permettre de prédire la réponse des populations aux changements écologiques (ex : changements climatiques).
On distingue 3 réponses de la plasticité aux changements écologiques:
La sélection naturelle favoriserait les individus à haute plasticité et elle purgerait les coûts élevés de la plasticité phénotypique (les loci contrôlant la plasticité interagissent avec ceux affectant la fitness).
Considérant une base génétique de la plasticité, on peut penser que la sélection naturelle agirait sur l’évolution de la plasticité phénotypique.
Le bénéfice de la plasticité réside dans la capacité à pouvoir produire la meilleure concordance possible entre le phénotype et l’environnement dans de nombreux environnements. Néanmoins des contraintes écologiques et évolutives tendent à limiter la plasticité (incapacité à produire l’optimum) et à la rendre coûteuse.
Afin d’exprimer cette plasticité, ces organismes doivent développer toute une machinerie physiologique dans le but de détecter les variations environnementales et de modifier leur phénotype. De ce fait, les coûts des phénotypes des organismes plastiques sont supérieurs à ceux des organismes fixes, et leur fitness se voit ainsi réduite.
Il existe donc bien un coût de la plasticité phénotypique sinon tous les organismes l’exprimeraient.
Dans la littérature, on trouve 5 hypothèses concernant les coûts :
On peut distinguer 4 limites à la plasticité :
Globalement, les coûts sur la fitness sont relativement faibles et autant favorables que défavorables vis-à-vis de la plasticité phénotypique.
Trois hypothèses peuvent expliquer cette faiblesse :