Selon Sattler (2001), le processus d'évaluation comporte plusieurs étapes nécessaires avant de déterminer l'intervention appropriée pour un élève en difficulté. Le psychologue scolaire doit utiliser un processus d'évaluation qui lui permettra de cibler les forces et les limites de l'élève ainsi que les actions nécessaires pour l'aider.
Tout d'abord, le psychologue doit s'assurer de bien comprendre la référence et de discuter des motifs d'évaluation avec la personne qui en fait la demande. Il s'ensuivra une décision relative à l'acceptation de la demande en considérant le type d'évaluation qui sera nécessaire et la possibilité de référer l'élève à un autre spécialiste (ex.: problème d'ordre médical). Avant de débuter l'évaluation, le psychologue doit s'assurer d'obtenir l'autorisation écrite des parents. Ensuite, il doit faire une recension de toutes les informations contenues dans la demande d'évaluation ainsi que celles référant aux antécédents de l'élève. Une entrevue auprès des enseignants et des parents permet d'obtenir des informations concernant leur vision du problème, leur rôle par rapport à celui-ci et ce qui a été entrepris pour le régler. Ensuite, le psychologue scolaire procède à l'observation de l'enfant dans plusieurs contextes afin d'obtenir plus de détails. Puis, il sélectionne et administre les tests nécessaires et appropriés. Par la suite, le psychologue interpréte les résultats des tests, énonce ses recommandations et décide du moment approprié pour un suivi. Ces éléments sont regroupés dans un rapport rédigé par le psychologue. S,il le juge approprié, il peut organiser une rencontre avec les parents, l'élève ou les autres personnes concernées. Finalement, la dernière étape comprend le suivi des recommandations et une réévaluation de l'enfant. L'évaluation se poursuit, par ailleurs, tout au long de l'intervention et permet d'y apporter des modifications selon son efficacité et les besoins de l'élève . C'est un processus qui peut sembler long, mais qui assure une intervention adéquate auprès de l'élève.
Au cours des années, le rôle et les fonctions du psychologue scolaire se sont modifiés. Dans les années 60, les premiers psychologues scolaires ont fait leur entrée dans les écoles du Québec. Avec le rapport Parent et sa réforme, l'école est devenue obligatoire pour tous les jeunes. Les écoles ont alors mis en place des classes spéciales et les psychologues ont procédé à des évaluations massives des capacités intellectuelles des élèves à l'aide d'outils collectifs. À cette époque, il y avait peu d'interventions psychologiques individuelles. De plus, le psychologue ne faisait pas de prévention auprès des élèves.
Durant les années 70, on a accordé une importance particulière au développement optimal de l'enfant et le psychologue est devenu une référence à l'école. Le dépistage et l'animation de programmes pour les enfants de maternelle ont pris de l'ampleur. Le psychologue faisait alors peu d'évaluation cognitive et peu de consultation pour des difficultés d'apprentissage.
Puis, les années 80 ont amené une réforme scolaire plus encadrante, mettant l'accent sur les apprentissage de base, particulièrement le français et les mathématiques, et accordant plus d'importance aux résultats scolaires. L'accent a été mis sur la gestion et le contrôle des comportements des élèves qui dérangent en classe, ainsi que sur les enfants qui échouent malgré les ressources mises à leur disposition (l'aide d'un orthopédagogue, par exemple). Aussi, on a tenté d'intégrer en classe ordinaire les élèves ayant certaines particularités, comme les enfants atteints de surdité, au lieu de les placer dans des classes spéciales. Pendant ces mêmes années, de nouveaux professionnels ont fait leur entrée dans les écoles (Brault, 2005b): les orthophonistes, pour les jeunes ayant des problèmes de langage, et les psychoéducateurs, pour ceux présentant des troubles de comportement. Les orthopédagogues sont alors devenus des spécialistes des troubles d'apprentissage. Les psychologues sont alors devenus des leaders au sein de l'équipe professionnelle, en soutenant et orientant les interventions, tout en demeurant disponible pour les élèves en difficulté. Les interventions sur l'apprentissage les plus utilisées s'appuyaient surtout sur des théories béhavioristes. Cependant, pendant ces années, la profession s'est essentiellement axée sur le diagnostic puisqu'on demandait aux psychologues de bien identifier les élèves en difficulté pour justifier le financement provenant du Ministère de l'Éducation (Brault, 2005b).