Le psychologue scolaire fait partie des services complémentaires qui s’inscrivent dans le cadre des régimes pédagogiques de l’éducation préscolaire ainsi que de l’enseignement primaire et secondaire découlant de la Loi de l’instruction publique du Québec (Turcot-Lefort, 2001). Le psychologue scolaire doit obligatoirement être membre de l’Ordre des psychologues du Québec et être à l’emploi d’une commission scolaire.
Au cours de la dernière décennie, plusieurs compressions budgétaires du gouvernement ont été associées à une baisse du nombre de professionnels qui travaillent dans les écoles, dont les psychologues (Turcott-Lefort, 2001). Dans une même commission scolaire, on compte souvent beaucoup moins de psychologues que d'écoles. Les services psychologiques accordés aux différentes institutions scolaires varient entre autres selon le nombre d’élèves, de classes spécialisées ainsi que de la défavorisation du milieu. En moyenne, un psychologue scolaire sera affecté à trois écoles (Brault, 2005a), mais cette donnée peut varier selon les commissions scolaires. Ces professionnels se retrouvent ainsi surchargés de travail et consacrent ordinairement plus de la moitié de leur temps à l’évaluation d’enfants, plus particulièrement à l’évaluation intellectuelle (Gagné, 2005), au détriment d’autres tâches tout aussi importantes.
Malgré le peu de services psychologiques offerts dans les écoles, le secteur de l’éducation fait face à une pénurie alarmante de psychologues scolaires, d’autant plus que près de 20 % d’entre eux prendront leur retraite d’ici 5 ans (Gagné, 2005). Les conditions de travail attirent un nombre restreint de psychologues et peu sont formés spécifiquement pour l’intervention en milieu scolaire.
La défense des intérêts professionnels du psychologue scolaire et la reconnaissance de cette profession dans le secteur de l’éducation sont assurées par l’Association Québécoise des Psychologues Scolaires (AQPS) fondée en 1994. Celle-ci vise plus particulièrement à réunir les psychologues dont les intérêts ou le milieu de travail rejoignent la psychologie scolaire, à favoriser la formation continue, la transmission des informations et les échanges entre les membres par l’organisation de services offerts à ces derniers, à promouvoir la profession et en faciliter l’accès au public et à soutenir la qualité de l’exercice de la profession sur la base de normes professionnelles et scientifiques.
Aujourd'hui, le rôle du psychologue se modifie et se complexifie. Il doit créer des relations entre l'élève et son environnement, d'abord, en instaurant une équipe dans le milieu scolaire qui pourra veiller à l'éducation et au bien-être de l'élève, puis en s'assurant que les parents s'impliquent de façon plus active dans l'éducation de leur enfant. Finalement, il doit veiller à la cohérence de l'action des divers professionnels de l'éducation pour offrir des services adaptés aux jeunes et aux familles.
Les tâches du psychologue scolaire comprennent aussi des activités de prévention des difficultés d'intégration sociale et scolaire des jeunes, de même que la promotion du bien-être. Le psychologue détient plusieurs rôles qui sont très variés. Il fait du dépistage, de l'identification et il évalue les difficultés vécues par les élèves. Il effectue des interventions directes auprès d'élèves ou de groupes en difficulté. Il amène les élèves à comprendre leur vécu et les aide à développer des attitudes et des comportements qui favorisent l'épanouissement de leur personnalité, de leur relations sociales et de leur réussite scolaire. Le psychologue aide également à résoudre les problèmes d'ordre socio-affectif et intellectuel que l'élève peut rencontrer. Dans ces cas, il offre des conseils et du soutien aux enseignants et il peut diriger les élèves vers des ressources externes mieux adaptées à leurs besoins. Finalement, il tente de promouvoir des habiletés propices au développement harmonieux de l'élève et il favorise une organisation physique et humaine du milieu scolaire permettant le développement optimal du potentiel des élèves.