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Mouton solognot | |||
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Espèce | Mouton (Ovis aries) | ||
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Région d’origine | |||
Région | Sologne,
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Caractéristiques | |||
Taille | Moyenne | ||
Robe | Brune | ||
Autre | |||
Diffusion | Locale | ||
Utilisation | Viande, Laine, entretien de milieux naturels; | ||
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La race ovine Solognote est une race rustique française de petit effectif. Cette race, très ancienne, s'est développée avec le commerce de la laine pendant la Renaissance, et est restée la principale source de revenu pour les paysans de Sologne jusqu'au milieu du XIXe siècle où l'on compte pas moins de 300 000 têtes. La concurrence d'autres productions permise par les avancées technologiques, et le développement de la chasse comme activité économique entraînent le déclin de la race qui manque disparaître. On ne compte guère plus de 3 000 brebis solognotes en France en 2007. Comme pour de nombreuses races en voie de disparition, la Solognote est recensée dans la base de données de l'Arche du goût. Un plan de sauvegarde a été mis aussi en place afin de gérer la population.
Cette race de taille moyenne à la laine bise et la peau châtain a la particularité de relativement bien valoriser les zones humides, à végétation pauvre et ligneuse. Elle se développe actuellement comme moyen d'entretenir certains milieux naturels. Elle a par ailleurs de bonnes qualités maternelles, et produit une viande goûteuse.
La solognote est considérée comme une des races actuelles les plus proches des anciens types de moutons français. Ceux-ci étaient autrefois courants dans le Berry, et permettaient d'approvisionner en laine les villes de Châteauroux, Aubigny et Romorantin. Au XVe siècle, l'élevage du mouton en Sologne est assez important. Il le devient encore plus lors de la Renaissance. L'installation de la Cour dans le Val de Loire assura le bon développement du commerce de la laine dans le secteur, et du même coup favorisa la prospérité du commerce des laines, et donc de l'élevage ovin. Même si les guerres de religion mettent fin à cette époque prospère, l'élevage ovin reste plus rentable que la culture de céréales sur les terrains pauvres de Sologne, et demeure l'activité principale de la région.
L'élevage ovin solognot connaît son apogée vers 1850. On compte alors environ 300 000 moutons dans la région. La solognote, parfaitement adaptée aux conditions d'humidité et à la pauvreté de la végétation, est alors élevée de manière très extensive. Elle est à l'époque la principale source de revenu des paysans de la région, grâce aux ventes de laine aux draperies de Romorantin (qui fournissent l'armée française), et aux ventes d'agneaux vers les régions voisines plus riches du Val de Loire, de la Beauce et du Gâtinais où ils sont engraissés.
Le déclin commence dès la fin du XIXe siècle, avec les efforts de mise en valeur de la Sologne par la création de routes, le marnage, le drainage ou le reboisement. Les surfaces allouées aux ovins diminuent donc, et en 1910 la population est descendue à 50 000 têtes. Ce phénomène s'amplifie avec l'exode rural qui fait suite à la Première Guerre mondiale, et avec le développement de la chasse comme activité économique rentable dans la région. Ainsi, Espinay St Luc déclare en 1912 que « l'ennemi le plus acharné du mouton, c'est le chasseur, ou mieux le tireur moderne ». La race manque alors disparaître.
La solognote ne se reprend qu'à partir des années 1940. Son flock-book est créé en 1942. Il fusionne avec le syndicat ovin solognot en 1948. En 1968, la race est mise en réserve génétique. Un programme de gestion génétique est alors progressivement mis en place, et le schéma de sauvegarde de la race entre en jeu à partir de 1976. La solognote peut bénéficier de mesures de protection des races menacées. Au début du XXIe siècle, elle maintient ses effectifs autour de 3 000 brebis.