Un stećak (au pluriel : stećci) est une tombe médiévale monumentale. Ces stećci sont répandus dans certains pays de l'ex-Yougoslavie , en Bosnie-Herzégovine, en Croatie, au Monténégro et en Serbie. Leur nombre est estimé à 60 000 en Bosnie-Herzégovine ; 10 000 autres tombes ont été découvertes dans les trois pays voisins. Apparus au XIIe siècle, les stećci ont atteint leur apogée à la fin du XIVe siècle et au XVe siècle, avant de disparaître pendant l'occupation ottomane.
Le 2 novembre 2009, les quatre pays ont proposé conjointement l'inscription des stećci sur la Liste du patrimoine mondiale de l'Humanité, un pareille proposition conjointe constituant une nouveauté.
Le trait le plus remarquable des stećci concerne les motifs décoratifs dont ils sont recouverts et qui, pour la plupart, restent énigmatiques encore aujourd'hui. On y trouve des spirales, des arcades, des rosettes, des feuilles de vigne et des grappes de raison, des soleils et des croissants de lune. Parmi les motifs figurés, on trouve aussi des daims, des personnages dansant le kolo, des scènes de chasse etc. Le stećak sans doute le plus célèbre représente l'image d'un homme avec la main droite levée, peut-être dans un geste d'allégeance.
Selon certains historiens, l'Église bosienne serait liée à l'hérésie bogomile venue de Bulgarie, ou de quelque autre secte dualiste. En revanche, d'autres ont affirmé qu'elle avait été fondée par les moines franciscains au sein de l'Église catholique romaine. Marian Wenzel, considérée comme une autorité en matière d'art et d'artéfacts de la Bosnie-Herzégovine médiévale, soutient, avec d'autres, l'idée que les stećci reflète un phénomène culturel régional plutôt que l'appartanance à une confession religieuse particulière.
Les stećci trouvent sans doute leur origine au sein de l'Église bosnienne ; en revanche les découvertes montrent que ce type de tombes monumentales fut également érigé par les Orthodoxes, les Catholiques et les Musulmans. Quelques unes des ces tombes ont été déplacées de leur site d'origine, comme celles qui se trouvent dans le jardin du Musée national de Bosnie-Herzégovine à Sarajevo.