En Corée, la période des Trois Royaumes se caractérise par des institutions où une élite recevait une formation aussi bien militaire qu'intellectuelle et artistique. La plus aboutie de ces institutions fut celle des Hwarang au royaume de Silla.
On appelle Hwarang (ou Sonrang) une confrérie militaire du royaume de Silla.
Le terme Hwarang signifie Jeunes gens fleur ; on pourrait le traduire par la fine fleur de la jeunesse, mais l'expression, même si elle signifie pour une part l'élite de la jeunesse, ne se limite pas à cela. En effet, les Hwarang alliaient l'excellence militaire, intellectuelle et artistique : la beauté de la fleur sert ainsi à décrire l'autre versant du corps militaire. Le Hwarang-do (où do signifie voie) est ainsi la voie de l'humanité florissante, car cette excellence individuelle devait profiter à toute la communauté.
La pratique des arts martiaux Subak et du système Sonbae copié du Koguryo se généralise au IVe siècle dans l'instruction militaire et permet de sélectionner des corps d'élite. Ces groupes de guerriers d'élite sont appelés Hwarang-do : ceux originaires de la noblesse forment les cadres et sont appelés Hwarang, et leurs disciples et suivants Nangdo. Ils sont créés par le 24e roi de Silla, Chin Heung.
La légende rapportée par le Samguk sagi et le Samguk yusa leur donne une autre histoire. Selon eux, les deux premiers groupes s'appelaient Wonhwa, et étaient composés de femmes. Elles provoquèrent des désordres, et cette institution fut abolie.
Après une sélection par concours, les Hwarangs vivent en groupes. Ils s'instruisent aux arts suivants :
L'initiation au confucianisme fait partie de l'éducation donnée aux Hwarang, les Hwarang-do formant non seulement une élite guerrière, mais aussi intellectuelle et administrative. La beauté et l'intelligence ainsi que la maîtrise de la littérature comptaient autant que l'excellence dans la maîtrise des arts martiaux. L'entraînement incluait également des cours de musique et de danse.
Selon le Samguk yusa, on enseignait aux Hwarang les Cinq vertus cardinales confucéennes, les Six arts, les Trois devoirs scolaires, et les Six voies du service de l'État (五常六藝 三師六正). Les Hwarang étaient fortement influencés par le bouddhisme par les philosophies chinoises telles que le confucianisme, le taoïsme, et l'art militaire Tangsu.
Les Hwarang forment l'élite civile et militaire du royaume. Parmi cette élite, les Sool sa' (cavaliers de la nuit) sont une élite supérieure, qui est instruite dans l'art du Un shin bop, le combat caché. Ce combat caché est en fait l'espionnage et la diplomatie, et comprend l'art de la dissimulation, l'art de l'infiltration, l'art de se déplacer sur n'importe quel terrain (y compris dans les arbres), et l'art d'utiliser son esprit.
Les Hwarang jouent un rôle fondamental dans l'unification de la Corée sous l'égide du royaume Silla, notamment lors des alliances stratégiques, d'abord avec Koguryo pour éliminer Paekche, puis avec la Chine des Tang pour éliminer Koguryo.
Ils avaient également une activité civile importante : ils construisaient les infrastructures (routes, ponts) nécessaires à la prospérité du royaume. Sur les trente Hwarang connus des sources, peu restèrent définitivement militaires.
Le Hwarang-do est autant une éducation au combat qu'un mode de vie imprégné de philosophie confucianiste, et un code de conduite est donné aux Hwarang : c'est le Hwarang-o-kae. La loyauté envers le souverain est une des vertus exigées des Hwarang, avec le courage au combat, le respect des aînés, un dévouement à toute épreuve envers les camarades.
Aussi bien chez les Hwarang que dans les Sonbae de Koguryo, les valeurs morales furent placées au premier rang. Les actions profitant au groupe aussi bien qu'à l'individu sont seules considérées comme bénéfiques.
Durant la dynastie Chosŏn, le terme Hwarang désigne un chaman de sexe masculin.
L'institution des Hwarang a donné naissance au Tae Kyon, art martial à mains nues, très encouragé par les rois coréens, dont Uijong (1147-1170) pendant la période Koryŏ. Le Tae kyon est l'ancêtre de l'actuel Tae kwon do.
À la fin des années 80, un manuscrit du Hwarang segi (Annales des Hwarang) a été trouvé en Corée du Sud.
Des institutions éducative similaires existent au Paekche (les Kukson), et au Koguryo (les Son Bae).