Abbaye de Mormant - Définition

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Les templiers à Mormant : un court passage

Les templiers mettent alors en place ce système qui leur est propre et qui a prouvé son efficacité dans une multitude d'autres sites. Leur mission à Mormant se rapproche beaucoup de celle qui était la leur à la création de l'ordre, en 1120 : la garde des voies et chemins et grandes routes de pèlerinage, « contre les brigands, pour le salut des pèlerins ».

La commanderie était gérée par un précepteur, le frère chapelain assurant quant à lui le service divin dans les chapelles, participant à la réception de nouveaux frères et les guidant spirituellement.

À Mormant, comme dans chaque commanderie, on pouvait trouver une chapelle, un logis avec cuisine et réfectoire, un dortoir, une salle du chapitre et des communs, avec plus spécifiquement ici l'hôpital hôtellerie.

En octobre 1307, sur ordre du roi Philippe IV le Bel, les Templiers sont arrêtes et leur procès commencera deux ans plus tard. Un des précepteurs de Mormant, Laurent de Beaune, sera ainsi jugé et subira le supplice du feu aux côtés du grand maître de l'ordre, Jacques de Molay, le 18 mars 1314.

Entre temps, le 2 mai 1312, au regard de la bulle Ad Providam, le pape Clément V ordonne le transfert des biens et terres de l'ordre du Temple à l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Mormant redevient une possession des hospitaliers.

Certains auteurs attribuent la possession de Mormant aux Templiers dès la mise en place de la Milice des Pauvres Chevaliers du Christ, en 1120. Lors du commencement de son procès, Jean de Chateauvillain déclare effectivement avoir été reçu en la maison de Mormant – Domus templi de Mormentum per fratum de Belna, la maison templière de Mormant par frère de Beaune. Cette déclaration mentionne cependant des évènements tardifs dans le temps car les actes de l'abbaye ne mentionnent nul part, entre 1120 et 1135 les termes templi, fratibus, milicie templi, couramment usités chez les templiers.

D'autre part, le témoignage d'un des frères Templiers reçu en cette maison en 1304, interrogé lors d'un procès en 1311, indique à propos de Mormant que les templiers venaient de l'acquérir de novo acquisita lors de son passage.

La création de l'abbaye : Hubert de Broyes et les chanoines

À l'époque des premières croisades, entre 1095 et 1099, Hugues (Herbert) II Bardoul de Broyes-Chateauvillain gratifie de nombreuses donations cet hôpital-église de chemin destiné à recevoir les pèlerins et à secourir les pauvres : il devient la Maison-Dieu Sainte Marie de Mormant, en 1121.

Il est placé sous le contrôle spirituel de l'évêque de Langres, Hugues de Montréal et confié à une communauté de chanoines observant la règle de Saint Augustin.

Il est constitué à l'origine d'un long bâtiment, l'hôpital réfectoire. Il servira provisoirement d'hôpital pour les malades et d'hôtellerie pour les pèlerins, en attendant la construction, vers le milieu du XIIe siècle de la Maison Dieu qui abritera sous le même toit la chapelle Saint-Nicolas et la salle des malades (« sous le même toit étaient placés le Christ et ses membres souffrants, les pauvres »), avec un cimetière attenant.

À la fin du XIIe siècle existait un logement des convers indépendant, en dehors de l'enclos monastique. Un domaine agricole permet alors de subvenir aux besoins en nourriture des chanoines, des frères et sœurs convers, des malades et des hôtes de passage.

Des difficultés surviennent assez rapidement et conduisent l'évêque de Langres Hugues de Montréal, avec l'autorisation du Pape Honorius III à donner à Guérin, maître des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem la relève de la gestion du site en 1225, sous le mandement du comte de Champagne Thibaud IV. L'accord prévoyait la promesse de continuer à exercer l'hospitalité et à respecter les droits de l'église de Langres.

Les Hospitaliers n'ayant pas tenu cette promesse, le Chapitre de Langres et le maître de Mormant entrent en conflit. Ce dernier porte l'affaire en cours de Rome. Le Pape Grégoire IX est obligé d'annuler cette cession en 1227.

L'hôpital de Mormant reprend sa règle antérieure. En 1263, le Pape champenois Urbain IV demande une réforme et le maître devient abbé.

Malgré ces volontés de changement et ces tentatives de réforme, l'échec du fonctionnement pousse le pape Boniface VIII, le 7 avril 1300, dans une lettre envoyée du palais du Latran à confier les destinées de Mormant à l'ordre des Templiers. Leur mission est de « restaurer la maison de Morment, ruinée par la négligence et l’incurie de ses abbés et chanoines, ruinée tant au spirituel qu'au temporel ».

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