Abbaye de Mormant - Définition

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La Révolution française et la fin de l'abbaye

La première étape du démantèlement de l'abbaye intervient entre 1772 et 1775, quand les Hospitaliers décident de diviser les biens entre les commanderies de Beauchemin et Bonnevaux.

Le mauvais entretien de l'église entrainera, lors de ce démembrement, la disparition de sa nef. Il ne restera plus que le chœur qui sera lui aussi détruit ultérieurement.

Sous la Révolution française, l'abbaye et ses biens sont confisqués pour être loués ou vendus comme bien nationaux. À cette même époque, en 1792, le grand Prieuré de France est dissous.

La Maison forte, symbole de la puissance des Hospitaliers, sera détruite au début du XIXe siècle.

L'abbaye de Mormant se transforme alors en exploitation agricole privée, ce qu'elle est encore aujourd'hui.

Mormant, maison hospitalière

À la chute de l'ordre du Temple, les Hospitaliers prennent possession de l'abbaye de Mormant et y établissent leurs religieux. Ils la conserveront jusqu'à la Révolution française.

L'ensemble des anciennes propriétés des Templiers dans la région de Champagne du sud sera alors réorganisé et regroupé en 10 grandes commanderies ( Mormant, le Corgebin, Thors, Esnouveaux, Bonnevaux, Braux, Arbigny, Beauchemin, Ruetz et Saint-Nicolas de Langres).

Pendant la guerre de Cent Ans (1337 – 1453), le site, isolé et mal protégé est abandonné par ses occupants pour le site plus sécurisé de l'actuel Leffonds-le-Haut sur lequel ils avaient bâti une forteresse.

Ils assurent le service religieux de Leffonds et Mormant mais abandonnent leurs fonctions premières, l'accueil et le soin des pauvres et des pèlerins, moins nombreux en ces périodes incertaines.

À la fin du XVe siècle, avec la fin des troubles, les Hospitaliers réinvestissent le site, complètement ruiné. Ils donnent une autre orientation au site en y créant un domaine foncier de rapport dont l'objectif est de pourvoir au financement de l'ordre des Hospitaliers.

L'hôpital servira un temps d'écurie puis une restauration et une rénovation complète vont alors transformer le site.

Il est d'abord fortifié, divisé en deux cours ceinturées par de hauts remparts avec canonnières : la petite cour (la partie conventuelle et la maison forte) et la grande cour (le domaine agricole).

On trouvait dans le domaine agricole des granges et écuries, le logis des métayers, un colombier, un four à pain. On y accédait par un grand portail avec entrée charretière et piétonnière.

Une maison abbatiale est érigée entre l'hôtellerie–réfectoire et la Maison-Dieu. Bâtisse à étage sur deux caves, flanquée d'une tour carrée et défendue par des bouches à feu, c'est une véritable maison forte qui communique avec l'étage de la Maison-Dieu, avec ses cellules et autres pièces.

Au début du XVIe siècle, une vaste église est également reconstruite par le nouveau commandeur Pierre de Bosredon, l'église Sainte-Marie avec deux chapelles (Saint-Marcoul et Saint-Antoine). L'ancienne Maison-Dieu est alors reconvertie en cellier.

Les possessions et dépendances de l'abbaye de Mormant

Outre ses propres propriétés foncières de rapport (forêts, terres cultivables) et son bâti, Mormant a possédé, hors de ses murs et à divers moments de son existence, plusieurs maisons, hôpitaux et autres biens et parmi lesquels :

- Beauchemin

La maison de Beauchemin est placée sur l'axe antique Langres / Reims, à l'embranchement de la voie qui part vers Sens. Elle connut une évolution au fil des siècles. Probable mansio gallo-romaine, c'était déjà un hôpital sous Charlemagne. Elle dépendait de Mormant, tant par l'investiture du prieur que pour la juridiction spirituelle et sa garde. Elle sera templière au XIIe siècle avant que l'évêque de Langres Joceran de Brancion ne la confie aux Hospitaliers.

- Bonnevaux

La ferme de Bonnevaux, à Jonchery, près de Chaumont, est située sur l'abord immédiat d'un carrefour de voies romaines. Probable ancien mansio, Mormant y construit un hospice qui a connu des donations dès 1140.

- Bugnières

La commanderie y possédait une carrière exploitée au XIIIe siècle.

- Faverolles

Une seigneurie, la Genevrouse, est confiée aux Templiers en 1150. Après 1240, elle deviendra dépendante de Mormant.

- Langres

L'hôpital Saint-Nicolas, hôtellerie et hôpital fondé en 1170, dépend de Mormant en 1213. Construit hors de l'enceinte au début du XIIe siècle, il intègrera celle du XIVe siècle. Il sera annexé en 1269 à la commanderie de la Romagne.

- Leffonds

Les hospitaliers de Mormant ont construit au XIVe siècle une forteresse à Leffonds-le-Haut.

- Marac

Pendant la période templière de Mormant, l'abbé de Saint-Étienne de Dijon, Milo, leur attribut une maison seigneuriale et ses dépendances, l'église et les dîmes de Marc et d'Ormancey. Une légende rapporte que, sur le territoire de Marac, une forteresse templière, La Vesvres, fut également donnée en 1188 par Milo à Mormant. Elle se situait à peu de distance de l'embranchement des deux grandes voies de Langres vers Bar-sur-Aube et Auxerre. Elle fut détruite sous les ordres de Philippe IV le Bel. Elle constituait un ensemble de 44 mètres sur 55, avec 4 tours d'angle, avec douves et pont-levis. Mais ce n'est qu'une légende totalement erronée.

- Richebourg

Le village d'Epillant, en ruine aujourd'hui, se situait entre Richebourg et l'abbaye. Cette dernière en récupérera les dîmes au début du XIIe siècle. Suite à la récupération de l'usage de ses bois par Mormant, le village sera le centre d'un conflit entre l'abbaye et celle de Molesmes.

- Rochevilliers

Lieu-dit de la vallée de la rivière Suize, vers Chaumont. Grosse exploitation agricole.

- Ferme de Bugey

Exploitation agricole donnée aux religieuses de Vauxbons en 1374.

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