Thierry Breton a été l'un des administrateurs de Rhodia entre 1998 et 2002. Il a été également président du comité d'audit du conseil d'administration, comité n'ayant pas de responsabilité juridique propre ou différenciée par rapport au conseil d'administration, contrairement à ce que les plaignants n'ont eu de cesse d'insinuer dès lors que Thierry Breton est devenu ministre en 2005, tentant d'utiliser la notoriété de ce dernier pour donner du relief à leurs griefs.
Thierry Breton déclare n'avoir « rien à voir et encore moins à se reprocher » dans l'affaire Rhodia, et ses déclarations présentant Edouard Stern et Hughes de Lasteyrie, les deux actionnaires minoritaires qui ont engagé une action contre Rhodia, comme « des financiers internationaux dont la spécialité est d'entrer dans le capital de sociétés en difficulté et d'en tirer le maximum de profits » a suscité la réaction des plaignants.
La famille du banquier Édouard Stern s'est dite « indignée » par les déclarations du ministre. « Ramener l'investissement dans une société à une action de pillage est insupportable. Doit-on rappeler que, dans l'affaire Rhodia, Edouard Stern a perdu 78 millions d'euros quand M. Breton, lui, dans le même temps, en gagnait 3 dans cette société ? » , a déclaré Kristen Van Riel, responsable du fonds d'investissement IRR, une des sociétés d'Édouard Stern. Cette assertion a été catégoriquement démentie par Thierry Breton tant sur la forme, celui-ci réfutant totalement le vocable de "pillage" qui lui est attribué, que sur le fond, Thierry Breton rappelant que n'ayant en particulier jamais été salarié de Rhodia, il n'a jamais "gagné 3 millions dans cette société" ( ref : communiqué Bercy mai 2006).
date | évènement | Cours approximatif de l'action Rhodia (Paris) |
janvier 1998 | Rhône Poulenc filialise son pôle chimie qui devient Rhodia et fusionne avec Hoechst pour devenir Aventis | |
avril 1998 | Prise de fonction de Thierry Breton comme administrateur du groupe | |
juin 1998 | entrée en Bourse de Rhodia | 21 € |
Juillet 1999 | Autorisation a priori du rachat de A&W par la commission européenne (décision 1517), autorisation également de la fusion Rhone-Poulenc/Hoechst en échange de la séparation de RP et Rhodia (désion 1378) | 20 € |
juin 1999 | Rhodia certifie dans son document 20-F 1998 du 29 juin 1999 que Rhodia rachèterait peut-être A&W à prix de marché | 21 € |
14 octobre 1999 | Restitution de lignes de crédit à Aventis par Rhodia | 19 € |
15 octobre 1999 | Mise sur la marché de 40% de Rhodia par Aventis | 17,50 € |
mars 2000 | Rachat définitif de Albright & Wilson, au prix convenu à l'avance (qui n'était donc pas le prix de marché), contrairement à ce qui était certifié dans le document SEC du 29 juin 1999 | 18 € |
juin 2001 | Dissimulation dans document SEC sur les comptes 2000 du Rhodia du 27 juin 2001 du fait que l'acquisition de A&W a été effectuée à prix convenu | 10 € |
septembre 2002 | Fin des fonctions de Thierry Breton | 7 € |
mars 2003 | Reprise définitive par Rhodia de tous les passifs environnementaux passés de Aventis | 5 € |
printemps 2003 | Dépôt de plainte contre X par Edouard Stern, ouverture de lenquête de l'AMF | 5 € |
octobre 2003 | Démission du PDG de Rhodia : Jean-Pierre Tirouflet | 5 € |
janvier 2004 | Cas unique de modification par la Commission européenne de sa décision 1378 d'août 1999 en ce qui concerne la vente de Rhodia par Aventis | 3 € |
août 2004 | Dépôt de plainte contre X par Hugues de Lasteyrie | 1,50 € |
octobre 2004 | Ouverture de l'instruction judiciaire pour "présentation de comptes inexacts, diffusion d'informations boursières fausses et mensongères, délit d'initié et recel de délit d'initié | 1,50 € |
1er mars 2005 | Assassinat de Edouard Stern | 2 € |
27 juin 2005 | Perquisition dans les bureaux à Bercy et au domicile du ministre de l'Economie Thierry Breton, aux sièges de Rhodia, de Canal +, de Thomson, de Vivendi Universal et au domicile de Jean-René Fourtou | 1,50 € |
13 juillet 2007 | Décès d'Hugues de Lasteyrie | ?? € |
27 Juin 2008 | Jean Pierre Tirouflet est mis en examen | ?? € |