Le collège de Sorbonne est un collège de l'ancienne université de Paris. Il était situé à l'emplacement de l'actuel bâtiment de la Sorbonne (voir ce dernier article pour les détails concernant ce bâtiment au cours des siècles).
Ce collège devint le principal collège de la Faculté de théologie avec le collège de Navarre, le collège du cardinal Lemoine, et le collège des Cholets.
Le collège de Sorbonne fut fermé avec l'ensemble des autres collèges de l'université de Paris en 1793.
Robert de Sorbon, chapelain du roi Louis IX de France, connaissant les difficultés qu'éprouvaient les écoliers sans fortune pour parvenir au grade de docteur, établit, en 1253, une maison qu'il destina à un certain nombre d'ecclésiastiques séculiers qui, vivant en commun et tranquilles sur leur existence, seraient entièrement occupés d'études et d'enseignement. Il n'y avait alors en Europe aucune communauté d'ecclésiastiques séculiers. Saint Louis, bientôt après, voulut participer à cette fondation utile ; il acheta et lui donna, en 1256, une maison située rue Coupe-Gueule, devant le palais des Thermes, et, en 1258, deux autres maisons, l'une située rue des Deux-Portes et l'autre rue des Maçons : il les fit rebâtir convenablement. Le prix des locations fut destiné à l'entretien des pauvres écoliers. Le roi donna de plus à ces pauvres écoliers ou pauvres clercs, aux uns deux sous, aux autres un sou, ou même dix-huit deniers par semaine, pour les aider à vivre. Le nombre des pauvres écoliers admis dans ce collège, du temps de saint Louis, s'élevait à cent.
Ce collège prit d'abord la dénomination très modeste de pauvre maison, et les maîtres qui enseignaient, celle de pauvres maîtres, il prit rapidement le nom de collège de Sorbonne.
Robert de Sorbon acquit de Guillaume de Cambrai un terrain s'étendant de la Sorbonne jusqu'à la rue de Poirées sur lequel il fonda le collège de Calvy ou petite Sorbonne, pour loger les étudiants en humanités et philosophie.
Le collège de Sorbonne n'est pas à l'origine un collège ayant pour objet d'offrir le gite et le couvert aux écoliers mais bien d'offrir le gite et le couvert aux enseignants et de créer un véritable corps enseignant pour la théologie. Il est par la intimement associé à la Société sorbonique.
On distinguait dans le collège de Sorbonne les hôtes et les associés. Pour être admis au nombre des hôtes, il fallait être bachelier en théologie, soutenir une thèse appelée Robertine, et y remporter le plus grand nombre de suffrages dans trois scrutins différents. Les hôtes étaient logés et nourris dans la maison. Ils pouvaient étudier dans la bibliothèque, mais ils n’en avaient pas la clef. Dans les assemblées de la Société, ils n’avaient pas de voix et lorsqu'ils devenaient docteurs en théologie ils devaient quitter le collège. Les hôtes avaient la qualité de docteurs ou de bacheliers de la maison de Sorbonne.
Pour être reçu associé, c'est-à-dire membre de la Société, il fallait soutenir la Robertine et subir les trois scrutins comme pour devenir hôte, et en outre professer gratuitement un cours de philosophie, après lequel on subissait encore deux scrutins. Les associés pauvres recevaient une bourse pendant dix ans. Tous les associés prenaient le titre de docteurs ou de bacheliers de la maison et société de Sorbonne.
Les affaires du collège étaient réglées en commun par les associés, sans qu'il n'y eu aucun principal. Les religieux étaient strictement exclus de la Société et le fait pour un associé de rejoindre une congrégation sous la direction d'un seul supérieur entrainait son exclusion de la Société de Sorbonne.