Notons le rôle pionnier joué par Vincenc Kramář (1877 - 1960) qui, dès 1910, est l'un des premiers collectionneurs des l'œuvres cubistes de Pablo Picasso et de Georges Braque, achetées auprès des marchands d'art Ambroise Vollard et Daniel-Henry Kahnweiler. Sa collection, lèguée en 1960, peu avant sa mort, constitue aujourd'hui le noyau des collections d'art moderne de la Galerie nationale à Prague et a eu une influence profonde sur le développement du cubisme en Tchécoslovaquie. Il devient, de 1919 à 1939, directeur de la Galerie nationale (alors encore une association artistique parapublique) et poursuit, plus officiellement, son œuvre prosélite en faveur de l'art moderne.
Ce collectionneur et historien de l'art est l'auteur d'un des premiers ouvrages de référence sur le sujet, Kubismus (édité à Prague, en 1920). Le 22 juillet 1921, Daniel-Henry Kahnweiler écrit à Kramář, son client et ami : « je regrette seulement que, dans ce livre, où les noms Daniel Henry et Kahnweiler reviennent à chaque page, il n’y ait pas une ligne que je puisse comprendre. Je serais très heureux si on le traduisait dans une langue que je maîtrise. Je suis certain qu’il n’y pas de livre sur ces questions qui soit pour moi aussi intéressant et instructif que le vôtre. »
Le rondocubisme tente d’intégrer dans l’architecture des caractéristiques typiquement slaves. On emploie les couleurs nationales : le rouge et le blanc. On utilise des formes massives, cylindriques, rondes, tronquées, proche des rondins de bois.
Le siège de la Légiobanka dans la rue Na Poříčí, édifiée entre 1921 et 1923, est un monument classé par l’Unesco en tant que représentation unique du rondocubisme. Sa façade est décorée par Otto Gutfreund et J. Štursa. Le vitrail du hall, ainsi que les cartons ayant servi à la décoration picturales sont l’œuvre de F. Kysela.
Le palais Adria, édifié en 1925, par Pavel Janák et un Allemand de Prague Joseph Zasche, sur la Jungamanovo naměstí. Il fut conçu pour la maison d'assurances Riunione Adriatica di Sicurta. Le décor sculpté est dû à Jan Šturda et Karel Dvořák.
En 1926, lors d'une conférence à Prague, Le Corbusier voit dans le palais Adria "une construction massive de caractère assyrien".
L'immeuble rondocubiste de la rue Kamenická, œuvre de Novotný, dans le quartier Holešovice.