Excision - Définition

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Opposition et répression

L’excision est considérée comme une mutilation grave et injuste dans les pays occidentaux, mais aussi par des organisations internationales telles que l’ONU, l’OMS et l’Unicef . Dans la plupart des pays occidentaux, elle est poursuivie et punie comme un crime grave. Il subsiste quelques régions du monde, notamment dans certains pays d'Afrique, où cette pratique reste tolérée au nom de la tradition. Toutefois, suite aux scandales internationaux que cette pratique génère, ces États ont tendance à la réprimer plus.

Raisons de l'opposition

Les opposants à l’excision en appellent au respect de l'être humain. En effet, l'excision est une atteinte à l’intégrité physique et morale de la victime de cette pratique. La plupart des opposants sont particulièrement sensibles :

  • à la mainmise du groupe social sur la sexualité des individus ;
  • à la perte du plaisir sexuel chez la femme ;
  • aux risques encourus par la petite fille lors d’excisions dans des conditions d’hygiène parfois insuffisantes (pouvant aller jusqu’à la mort suite à une infection), ainsi qu'à la douleur liée à l'opération, souvent faite sans anesthésie ;
  • aux risques augmentés en matière de maladies sexuellement transmissibles, de susceptibilité augmentée aux affections plus ou moins graves comme les kystes, les abcès, les infections de l’urètre, rétention urinaire, etc. ;
  • aux complications, soit directes soit indirectes, que cela entraîne lors de la miction, des règles, des relations sexuelles ;
  • aux risques de mortalité accrus lors d'un accouchement ;
  • au handicap sexuel ainsi imposé (plaisir sexuel fortement limité ou impossible, relations sexuelles douloureuses) ;
  • perturbation de l'identité féminine, de la représentation de sa sexualité par la femme excisée (associée à une expérience sexuelle dégradée).

Les moyens de lutte

En raison de son caractère culturel et traditionnel, l'excision ne peut pas seulement se voir opposer le droit. En effet, la complicité des familles et des proches rend cette lutte législative sans effet direct. Cette approche n'est possible qu'une fois les mentalités éclairées.

De fait, de nombreux pays africains s’efforcent de faire disparaître cette coutume en employant des moyens plus participatifs :

  • Au Burkina Faso, le gouvernement utilise simultanément ses moyens d’information, de sensibilisation et la condamnation judiciaire pour lutter contre ces pratiques.,
  • Au Cameroun, où ce n'est qu'en 1987 que le Comité interafricain de lutte contre les pratiques traditionnelles affectant la santé de la femme et des enfants (CI-AF) a pu cartographier les populations pratiquant l'excision, les moyens de lutte utilisés passent aussi bien par l'information, l'instruction, les mesures législatives comme les initiatives économiques (à savoir : redonner une activité aux anciennes exciseuses).
  • Au Sénégal, à la suite d’un programme d’éducation non-formelle basé sur les droits humains dispensé par l’ONG Tostan, des groupes de communautés initient de manière collective des Déclarations Publiques pour la promotion des droits humains, la santé des femmes et des filles, l’abandon de l’excision et des mariages précoces/forcés. Ainsi, selon l’ONG Tostan, 3307 communautés sénégalaises ont participé à ce type de déclarations depuis 1997.

Mutilations sexuelles et religions

Ainsi, actuellement, l'essentiel des populations qui pratiquent ces mutilations sexuelles est musulmanes. Il existe aussi certaines communautés chrétiennes au Ghana ou au Togo qui pratiquent les mutilations sexuelles ainsi que la communauté juive des Falashas. Les sources religieuses juives et chrétiennes ainsi que le Coran ne font pas mention de cette pratique.

Cependant, l'islam peut servir de moyen de justification comme d'interdiction à la pratique de l'excision. En effet n'y a pas consensus parmi les savants sunnites sur le rapport entre islam et excision, leur position allant de l'obligation à l'interdiction pure et simple. En effet, si le Coran ne prescrit aucune obligation d'excision, certains hadiths sont utilisés par les savants recommandant ou prescrivant sa pratique pour la justifier religieusement. Est notamment mentionné, le hadith rapportant que Mahomet recommanda à une exciseuse « Effleure et n’abuse pas, car cela rend le visage plus rayonnant et est plus agréable pour le mari. ». De même, un autre hadith indique que « La circoncision est une tradition louable pour les hommes et un honneur pour les femmes. ». Dans tous les cas, si ces hadiths permettent à certains savants de recommander ou obliger l'excision, les savants défavorables à sa pratique soulignent que les chaînes de transmissions qui soutiennent ces textes seraient trop faibles pour cautionner une pratique aussi grave, d'autant qu'aucun ne mentionne d'obligation formelle.

Une autre défense de l'excision s'appuie sur les valeurs et la culture des sociétés. Ainsi, considérer la femme comme responsable de tous les manquements à la morale et aux bonnes mœurs légitime le contrôle strict de son comportement (notamment sexuel). La littérature juridique qui parle de l'excision, sans la recommander formellement, l’évoque sous le vocable de « khafdh » ou «  khifâdh » qui signifie l’affaiblissement du plaisir sexuel.

Dans le cadre islamique, la nature primordiale de l'humanité (appelée fitra) est caractérisée par les cinq éléments suivants :

  • la circoncision
  • le fait de se raser le pubis
  • le fait de se couper les ongles
  • le fait de s'épiler les aisselles
  • le fait de se tailler la moustache.

De ce fait, la pratique de l'excision déjà traditionnellement installée bien avant l'arrivée de l'islam, n'a pas été remise en cause par l'adoption de cette religion.

Récemment certains responsables religieux musulmans ont innové en s'opposant franchement à l'excision.

C'est le cas par exemple au Sénégal (où des imams éduquent les populations à risque, appuient chaque argument en citant le Coran et sensibilisent aux problèmes de santé générés par l’excision) ou en Égypte (où des responsables religieux ont appelé à l’interdiction de ces pratiques et à la punition de leurs auteurs lors d'une conférence internationale sur les mutilations génitales féminines (MGF) au Caire). De plus l'islam impose une limite lorsqu'il y a un risque pour la personne concernée.

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