Le récepteur couplé à une protéine G lié à la susceptibilité à l’asthme (G protein-coupled receptor for asthma susceptibility : GPRA) est une protéine retrouvée dans l’épithélium de beaucoup d’organes. La GPRA est une protéine faisant partie de la famille des récepteurs couplés à une protéine G (GPCRs). Cette famille est divisée en 4 classes (A,B,C et F/S), en fonction des séquences partagées entre les récepteurs. La GPRA appartient à la classe A, car elle possède un résidu de 14 acides aminés caractéristiques de cette classe de récepteurs. Étant donné que le récepteur de la vasopressine présente le plus grand taux d’homologie (27%) avec la GPRA, certains classent cette dernière dans la sous-famille des récepteurs comme la vasopressine (vasopressin receptor-like receptors). Cette protéine possède 2 principales isoformes : l’isoforme A (GPRA-A) et l’isoforme B (GPRA-B). Elles ont respectivement une taille de 371 et 377 acides aminés. Ces deux isoformes possèdent chacun 7 domaines transmembranaires qui sont également caractéristiques de tous les récepteurs couplés à une protéine G. De plus, il y a 5 autres isoformes qui ont été identifiés. La plus petite d’entre elles est l’isoforme C, qui est une protéine de 94 acides aminés. Ensuite, la taille de GPRA-D est de 158 acides aminés, celle de GPRA-E est de 136 acides aminés et celle de la GPRA-F est de 305 acides aminés. Il y a également la GPRA-Bcourte qui a 366 acides aminés. On peut remarquer qu’il y a une délétion de 11 acides aminés entre la forme longue et courte de la GPRA-B.
Cette protéine provient du chromosome 7 chez l’humain et, plus précisément, des locus p14-p15. Elle est codée par le seul gène codant de ce segment de chromosome, c’est-à-dire le gène GPRA154. Les différentes isoformes de la GPRA produites par ce gène sont la conséquence d’une différence d’épissage de l’ARNm. En fait, pour la GPRA-A et la GPRA-B, c’est l’utilisation de différents exons codant les bouts carboxy-terminaux intracellulaires qui créent la différence entre les deux formes. Dans le cas des formes tronquées, la GPRA-C possède uniquement 3 exons, tandis que la GPRA-D présente une délétion de l’exon 3. Pour sa part, la GPRA-E ne possède pas l’exon 4. Dans ces deux derniers cas, ces délétions ont pour conséquence l’apparition hâtive d’un codon stop. Pour la GPRA-F, il manque les exons 3 et 4, mais le reste des exons de la GPRA-A demeurent.
Tout d’abord, le ligand de la GPRA-A est le neuropeptide S (NPS). Ce dernier est un fragment de 20 acides aminés provenant de la partie C-terminale d’un précurseur d’un polypeptide. Ce neuropeptide est retrouvé dans la plupart des endroits où la GPRA est exprimée. La liaison du NPS sur la GPRA induit une augmentation de l’AMPcyclique et du calcium à l’intérieur de la cellule. En fait, lorsque le NPS se lie à la GPRA, la sous-unité alpha de la protéine G va se détacher et aller se fixer sur une adénylate cyclase. Cette dernière va transformer de l’ATP en AMPc qui va, par la suite, activer des protéines kinases. Des récepteurs ioniques du réticulum endoplasmique seront, pendant ce processus, activés, ce qui provoquera la sortie de calcium dans le cytoplasme. Certaines études tendent également à démontrer que l’activation de la GPRA pourrait être autocrine ou paracrine.
Le mécanisme d’action spécifique de la GPRA n’est pas encore connu. Cependant, après plusieurs expérimentations, il a été possible d’observer l’effet de l’expression de la GPRA-A sur la croissance cellulaire. En effet, les cellules contenant cette isoforme croissent plus lentement que les cellules ne l’exprimant pas. Par contre, l’expression de la GPRA-B n’influence pas la croissance cellulaire et le rôle précis de cette isoforme n’est pas encore déterminé.