Dans la cellule, il n’y a que la GPRA-A et la GPRA-B longue qui réussissent à s’intégrer dans la membrane cytoplasmique pour devenir des récepteurs. Les autres isoformes restent dans le cytoplasme et ne l’atteindront jamais. Il faut préciser que la présence des isoformes tronquées n’affecte pas du tout la translocation de la GPRA-A et de la GPRA-B.
La GPRA est exprimée dans beaucoup de tissus. En effet, elle est exprimée dans toutes les cellules épithéliales qui sont reliées, de près ou de loin, à l’asthme et aux allergies. On la retrouve donc dans les bronches, dans le tube digestif (œsophage, estomac, intestin grêle et colon) ainsi que dans la peau. On l’a également observée dans les cellules épithéliales de la sous-muqueuse de la rate, des reins, de la prostate et des seins. Quelques épithéliums glandulaires, comme les glandes salivaires, contiennent également la GPRA. Les cellules des muscles lisses des bronches et des artères en renferment aussi. L’expression de la GPRA est très élevée dans le cerveau.
Entrez protein :
Structure : 1JFP_A
RefSeq :
OMIM : 608595
L’asthme est une maladie chronique inflammatoire des voies respiratoires qui se caractérise par de la bronchoconstriction, de l’hypersécrétion de mucus ainsi que par l’inflammation de l’épithélium bronchique. Il se manifeste généralement par une dyspnée sifflante, de la toux et de l’essoufflement. Cette maladie est souvent associée à des allergies. Cependant, la cause précise n’est pas connue, car l’asthme est le résultat de plusieurs facteurs acquis et environnementaux combinés. Cette affection respiratoire touche des personnes de tous les âges, mais elle apparaît principalement durant l’enfance. L’asthme touche de 100 à 150 millions de personnes partout dans le monde et serait responsable de 18 000 décès par an.
Lors d’une crise, il y a une constriction des muscles lisses ainsi que de l’inflammation à la surface des bronches qui provoquent un rétrécissement des voies respiratoires. L’air passe donc difficilement, ce qui explique la sensation d’oppression dans le thorax et le sifflement entendue à l’expiration. Par ailleurs, les populations asthmatiques étudiées ont révélé que plusieurs gènes seraient impliqués dans cette maladie, notamment l’ADAM-33, PHF11, DPP10 et HLA-G. Il y a évidemment aussi le gène GPRA154 qui a été découvert récemment. Ce gène est associé à l’asthme et à un haut taux d’IgE dans le sang. Il est retrouvé principalement dans la population finlandaise et québécoise. Ce gène de 133 kb contient sept haplotypes différents dont les allèles sont modifiés selon des polymorphismes d’un seul nucléotide (single nucleotide polymorphism (SNP)). L’asthme et l’augmentation d’IgE sérique sont associés à quatre de ces haplotypes. Dans une des études réalisées sur le sujet, il a été possible d’identifier un de ces SNP qui modifient la structure primaire du gène en substituant l’isoleucine pour une asparagine à la position 107 de la protéine. De plus, une expression aberrante de l’ARNmessager et de la GPRA a été observée dans les cellules épithéliales des bronches des personnes asthmatiques.
Le rôle précis de la GPRA dans cette affection n’est pas encore bien compris. Cependant, il est certain que l’expression augmentée de la protéine dans les tissus atteints suggère une implication de celle-ci dans la maladie. De plus, l’asthme doit être influencé par le fait que la GPRA-A inhibe la croissance cellulaire des tissus où elle est exprimée. Cependant, le fait que la GPRA soit un récepteur couplé à une protéine G est très intéressant pour le côté thérapeutique de l’asthme. En effet, les GPCRs sont souvent la cible de médicaments. Pour traiter l’asthme, les médicaments tels les bronchodilatateurs et les antihistaminiques agissent sur les GPCRs comme, par exemple, les récepteurs β2-adrénergique et les récepteurs muscariniques. Cette nouvelle protéine pourrait donc être dans le futur une cible pour les médicaments soignant l’asthme.
Enfin, étant donné que l’asthme est une affection qui est génétique, mais également grandement influencée par divers facteurs environnementaux, les recherches futures sont orientées pour comprendre l’interaction qui a lieu entre les gènes et l’environnement. De plus, les rôles et les mécanismes d’action précis de cette protéine ne sont pas encore bien compris, c’est pourquoi plusieurs recherches vont actuellement dans ces directions.