Les chenilles sévissent habituellement dans les peuplements matures où elles se développent très rapidement. Le dommage est apparent sur les conifères en période épidémique vers la fin de juillet et le début d’août. Les arbres prennent alors une coloration rougeâtre très caractéristique des pullulations de l’arpenteuse de la pruche. Les aiguilles grignotées par la larve sèchent, rougissent et finissent par tomber à l’automne. Les défoliations graves, dès la première année de dommage, peuvent entraîner une réduction de la croissance, le dépérissement de la cime et même la mort des arbres attaqués.
L'espèce se rencontre dans la région de la Rivière de la Paix, dans le nord-est de la Colombie-Britannique. Vers l’est, elle est présente jusqu’à Terre-Neuve, et vers le sud, jusqu’en Géorgie.
Entre 1910 et 1975, les pullulations ont causé des pertes évaluées à 12 millions de mètres cubes de bois à Terre-Neuve et à 24 millions de mètres cube de bois au Québec. Depuis ce temps, d’autres infestations se sont produites et ont causé des pertes en bois dans les régions du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie, de l’Île d’Anticosti et, dernièrement, de la Côte-Nord.
L’insecte est sous la surveillance par le ministère des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs du Québec et de la Société de protection des forêts contre les insectes et les maladies (SOPFIM) afin de prévenir une autre invasion.
Lors de grandes épidémies, un programme d’arrosage aérien au Bacillus thuringiensis var.kurstaki (B.t.k.) est mis en place pour lutter contre l’arpenteuse de la pruche. Cet insecticide biologique est le produit le plus fréquemment utilisé depuis une dizaine d’années.
Deux champignons, 12 espèces de parasitoïdes dont Telenomus sp, un parasitoïde des oeufs, jouent un rôle important dans la dynamique des populations de la chenille.