Les Enfants d'Icare - Définition

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Commentaire

Les enfants d'Icare, roman fondateur vieux d'un demi-siècle, commence par l'arrivée de vaisseaux spatiaux écrasants par leur seule masse, marquant la fin de l'humanité indépendante, idée copiée et recopiée depuis: ("V", série TV de 1983, Indépendance Day, de Roland Emmerich , etc.). On a ainsi reproché à Clarke d'user de ce "cliché", alors qu'il en est l'inventeur!

Clarke prenait au contraire le contrepied des tics de l'époque (1953), issus du Wells de "La Guerre des Mondes", en décrivant, au lieu d'aliens agressifs et répugnants, des extraterrestres bienveillants, aux méthodes pacifique de colonisation. Le poncif que sont les extra-terrestres bien plus avancés que l'humanité était envisagé sous des aspects psychologiques et politiques qui sortaient des conventions de la SF, genre alors "populaire". Le roman est évidemment daté et reflète le contexte des années 50: crainte d'une guerre atomique imminente (la race humaine pouvant ainsi s'auto-détruire), espoir que L'ONU unifierait les nations du monde... Néanmoins Clarke décrit une forme tout à fait convaincante de futur gouvernement mondial et de paix universelle qui à aucun moment ne paraît naïve ou désuète. En outre, les chapitres finaux, décrivant l'extinction crépusculaire de l'homme et la fin du monde, sont saisissants.

Clarke s'était pourtant imposé un redoutable problème de scénario: comment baser un dénouement intéressant sur une invasion bienveillante, apportant paix et prospérité à la Terre au lieu de la ravager ?

Clarke, auteur foncièrement optimiste, résolut le problème avec deux trouvailles: les "Suzerains" sont les "Vassaux" d'êtres plus puissants encore, qui frisent les dieux (concept vraiment "Clarkien"), et les véritables motifs de l'invasion sont nos facultés parapsychologiques, dont les ET sont dépourvus. La fin de l'humanité en étant l'ultime conséquence. Si "Childhood's end" n'est certes "pas du sous-Stapledon" , l'idée d'humanités mutantes censée nous succéder dans l'avenir, est néanmoins à rapprocher de "Les derniers et les premiers' de Stapledon (1930).

Enfin l'homme, espèce à "éduquer" par l'intermédiaire d'extraterrestres "tuteurs" parce que plus avancés (d'ou le titre original "Childhood's end", la fin de l'enfance) est un thème récurrent de Clarke, qui se retrouvera dans "2001", "La cité et les astres", "les fontaines du paradis" (le vagabond des étoiles nous instruit) et partiellement dans "Rama", ou les extraterrestres, cette fois, ne daigneront même pas se montrer.

Toutes ces qualités font que "Childhood's end" n'a rien perdu de sa magie narrative et supporte encore largement d'être lu par un public actuel. C'est, comme le dit l'expression consacrée, un des grands classiques de la Science Fiction.

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