Maurice Blanchard - Définition

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Son œuvre

En 1927, la lecture d’une page de Paul Éluard à la devanture de la librairie José Corti lui révèle la poésie surréaliste. Tout change avec cette découverte : « À partir de trente-sept ans, écrit des poèmes pour guérir. L’ont sauvé. Instinct des bêtes sauvages, choisissant l’herbe qu’il faut. A publié sept ans plus tard. Touché par la grande libération du surréalisme. Tout est permis. Toutes les graines ont leur chance, et un jour la graine de l’arbre chanteur germera. Tout est possible, condition du progrès. Mort à l’État. »

Il est reconnu comme un pair par Éluard, Joë Bousquet et René Char qui lui dédie un poème du recueil Le Marteau sans maître : « les Observateurs et les rêveurs », et devient un ami proche.

Durant l'occupation, il apporte son concours aux publications clandestines de «La Main à plume » que dirigent Noël Arnaud et Jean-François Chabrun et qui poursuivent l’aventure du surréalisme.

Dans ses écrits, Maurice Blanchard tente de cicatriser sinon refermer les blessures de son enfance : « Ce fut un enfant abandonné sur un fagot d’épines. Ce fut un adolescent sans espoir et sans lumière. Ce fut une taupe dans un royaume souterrain et la terre lui fut un refuge contre la bassesse du ciel [...] le monde hostile de mon enfance devint ma nourriture coutumière. »

La révolte également est au cœur des engagements : « De dures, de très silencieuses années ont fait mûrir les poisons de mon cerveau [...] Pour insulter les puissants, il construisit un silence noir et givrant qui lui ouvrit les portes de l’enfer [...] Vivre, c’est la guerre avec les trolls sous la voûte du cœur et du cerveau, la naissance, c’est la guillotine. » La sensibilité affleure constamment : « J’ai tant aimé l’avenir, j’ai tant souffert [..] la vengeance en lame de sabre ».

Il affiche sa liberté intraitable, hautaine, combattante et qui ne plie jamais : « Qu'un pouvoir hostile se lève, fût-ce à l’extrême lisière de mon domaine, je fonce pour le terrasser avant qu’il n’ait fini de bâiller. La peur vous gèle ? La peur m’embrase. Mes escarboucles s’enflamment à l’oxygène de la lutte ; au moment où je frapperai, à la suprême jouissance de la haine, elles cracheront leur rouge encens. Et il vous faudra vos mains d’esclaves pour traîner de la pitié à pleines brouettées ! [...] Le poète n’est rien, c’est ce qu’il cherche qui est tout. »

Ses lecteurs seront surtout des poètes, comme René Char qui écrit de lui dans une lettre à Marcel Béalu : « Blanchard le véloce, le discret, le noueux, le bleuté, le déchirant Blanchard… », ou Noël Arnaud, l’« Avenir du Surréalisme » en 1945 : « Aujourd’hui, le soleil s’est levé sur le jour de Maurice Blanchard. Aujourd’hui encore, vous auriez pu rencontrer le plus pur des poètes de ce temps. Il est à ce temps ce que l’heure qui vient est à l’heure qu’il est. »

Bibliographie

Vincent Guillier « L'Avant-Garde solitaire », éditions de l'Harmattan, 2007

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