Point de vue médical sur le suicide - Définition

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Suicide et orientation sexuelle

La difficulté d'accepter son orientation sexuelle et affective (faible estime de soi) :

Xavier Pommereau, psychiatre qui dirige un centre accueillant de jeunes suicidants, constate que parmi eux, 25% des garçons et 10% des filles parlent de leur homosexualité, un jeune homosexuel aurait entre quatre et sept fois plus de risque d'attenter à sa vie, chiffre qui augmente de 40% pour les jeunes filles .

Ces dernières années plusieurs études épidémiologiques nord américaines ont mis en évidence un nouveau facteur de risque dans l'étude du suicide : l'identification à une orientation homo/bisexuelle chez les jeunes hommes. Ainsi certaines études dévoilent des taux de suicide entre 6 et 16 fois plus élevés que parmi les autres suicidants.

La première étude épidémiologique française réalisée en 2003, en collaboration avec l'INSERM, par Marc Shelly, David Moreau et Pascale Tubert-Bitter confirme les données nord-américaines. Dans cette étude, la suicidalité des homo-bisexuels est 13 fois supérieure à celle des hétérosexuels. Cette étude révèle en outre que les gays représentent un tiers des hommes tentant de se suicider.

La nature de l’orientation sexuelle ne constitue pas directement un facteur de suicide. Plusieurs travaux mettent en évidence des liens entre l’orientation sexuelle et la faible estime de soi, parfois considérée comme la dépréciation de soi et conduit à penser que l'homophobie est au cœur de ce processus car, source de souffrance psychique, elle affecte le vécu de l’orientation homo/bisexuelle.

Ainsi, l'étude de Marc Shelly et coll. montre que, à la différence des hétérosexuels et des homo-bisexuels non suicidants mais aussi des hétérosexuels suicidants, les homo-bisexuels ayant fait au moins une tentative de suicide présentent spécifiquement une forte dégradation de l'estime de soi. Ce phénomène, une analyse plus approfondie le fait apparaître, est largement tributaire de le dépréciation de soi due au regard d'autrui, ce qui suggère l'intériorisation par la personne de cette dévalorisation venant des autres (homophobie dite intériorisée). Ceci laisse penser, d'autre part, que globalement le suicide des gays n'est pas, dans la plupart des cas, lié à une pathologie psychiatrique.

Dans ce cadre l'homophobie inclue :

  • l’homophobie latente, très répandue et largement sous-estimée ;
  • une société fortement hétérocentriste qui renvoie une image négative (voire l'absence d'image) de soi du fait d'un orientation sexuelle non conventionnelle et pour certains une impossibilité à la vivre ;
  • ainsi que l’homophobie intériorisée, qui constitue une forme d’homophobie retournée contre soi, le suicide, meurtre de soi, étant l’étape ultime.

Par ailleurs, en marge de cette problématique, une autre étude épidémiologique réalisée en 2007 par Marc Shelly et coll. montre que, conformément à une enquête nord-américaine de grande envergure, l'abus sexuel dans l'enfance concerne 20% des homobisexuels masculins (versus 4% des hétérosexuels).Et que les gays victimes d'abus sexuel précoce (avant la puberté) font 4 fois plus de tentatives de suicide que les homo-bisexuels non concernés.cf. Le Monde du 27 décembre 2007

Suicide en dehors d'une pathologie psychiatrique avérée

Le suicide peut aussi être de cause affective et plus particulièrement chez les ados (70%), d'une rupture ou d'une non-réprocité des sentiments éprouvés.

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