Prévalence chez d’autres espèces que l’oiseau.
- Ce sont essentiellement - pour des raisons économiques - les espèces domestiques et notamment le porc et le cheval qui ont fait l'objet d'études.
- Le chat et plus récemment le chien ont également fait l'objet de l'attention de chercheurs, respectivement aux Pays-Bas et aux États-Unis.
Début 2006, après la découverte d'un chat mort du H5N1 en Allemagne, la presse et plusieurs autorités vétérinaires administratives francophones ont affirmé que le chat était un "cul-de-sac épidémiologique" et qu'il ne pouvait pas donner la grippe à l'homme ou à d'autres espèces. Or si le risque est peut-être très faible, cette possibilité ne semble pas avoir été réellement étudiée, tant du point de vue d'une éventuelle capacité pour le chat à transmettre le virus, notamment via ses excréments à d'autres animaux, que du point de vue d'une éventuelle transmission à l'homme si le virus devait muter. Des études ont été annoncées en Thaïlande, mais ne semblent pas avoir été finalisées ou publiées. - On sait cependant par des expériences déjà anciennes que (sauf pour le H5N1 HP qui tue le chat) que ce félin peut être infecté par au moins certains sous-types du virus A de la grippe saisonnière humaine, sans en mourir et sans symptômes, tout en excrétant des quantités significatives de virus. Et en laboratoire les chats infectés se sont montrés très contagieux pour d'autres chats. leurs excréments portaient une charge virale élevée suggérant une possible contagion fécale-orale. (pour en savoir plus voir l'article "Le chat et la grippe").
- On manque de données sur la dose infectieuse et les facteurs favorisant l'infections chez les espèces autres que l'Homme. Il n'y a d'ailleurs pas de consensus quant à la dose infectieuse pour l'Homme.
Chez les mammifères
- La sensibilité du porc et du cheval à quelques sous-types de virus influenza de type A HxNx est connue depuis quelques décennies pour le cheval et depuis 1918 pour le porc. Mais quand le virus Influenza a été recherché, il a également été détecté chez d'autres espèces mammifères terrestres (chien, chat, souris, furet, vison, chameau..) ou marines : les cétacés (baleines, dauphins, marsouins..) et les pinnipèdes (Phoques, morses, otaries) connaissent la grippe.
- Le virus A H5N1 HP qui circule depuis 2003 chez les oiseaux de nombreux pays a été mis en évidence lors d'infection naturelle chez quelques espèces de mammifères carnivores sauvages, généralement captifs, semi-domestiqués ou domestiques (chat, tigre, léopard, panthère nébuleuse, porc domestique, civette d'Owston).
- La sensibilité de certains mammifères a été confirmée par des infections expérimentales en laboratoire chez quelques espèces (chat, macaque crabier, lapin blanc de Nouvelle Zélande, furet, souris, rat).
Chez d'autres espèces que les mammifères
- Le virus Influenza aviaire est un "spécialiste" du mucus. il cible l'acide sialique ou ses résidus. On peut donc - ne serait-ce que par précaution - se demander si d'autres espèces ne pourraient pas être porteuses ou vectrices de virus d'Influenza aviaire, sans nécessairement le multiplier.
- Ce pourrait être par exemple le cas d'escargots (aquatiques ou terrestres) ou de limaces dont le mucus contient des acides sialiques. (Il ne semble pas, à la mi-2006 que cette question ait déjà été étudiée). Même si sa présence y est jugée improbable, le comportement du virus dans le mucus qui recouvre les écailles des poissons ne mériterait-il pas d'être aussi exploré.
- Sans que ces espèces participent nécessairement à la multiplication virale, elles pourraient constituer un maillon de la chaîne écoépidémiologique de transmission, et contribuer au réservoir viral.
- De telles études pourraient permettre d'éventuelles découvertes de molécules à intérêt pharmaceutique ou de mécanismes antiviraux dans les mucus de ces espèces ; De manière générale, le mucus des amphibiens ou des limaces les protègent remarquablement bien de multiples affections bactériennes, fongiques ou virales, et de nombreux invertébrés, aquatiques notamment, produisent des mucus dont les propriétés n'ont que peu été étudiées.
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