Cependant, l’élaboration de tels processeurs a dû nécessiter des ajustements et adaptations aux différents niveaux de l’ordinateur. Il se pose tout d’abord la question de la communication entre les différentes unités : comment répartir le travail pour que les deux processeurs se complètent, plutôt que de se neutraliser. Il a également fallu mettre à jour les différents logiciels existants pour leur permettre d’exploiter cette nouvelle technologie. En effet, les composants d’un processeur multicœur ont une puissance individuelle inférieure à celle d’un processeur monocœur classique ; un logiciel non adapté au multicœur (et qui ne saura donc effectuer ses différents calculs qu’à l’aide d’un seul des cœurs du processeur) sera par conséquent exécuté à une vitesse moindre. Afin de pallier cette contrainte, de nombreuses mises à jour ont été émises pour permettre aux logiciels de s’adapter. Ces mises à jour touchent également les systèmes d’exploitation, qui peuvent diviser par eux-mêmes les calculs effectués par les logiciels qu’ils exécutent. Cela permet d’utiliser la technologie multicœur même avec des logiciels non adaptés à ce type de traitement, même si cette utilisation est moins performante que si le logiciel indique directement comment doivent se diviser les calculs. De telles adaptations sont nécessaires à chaque augmentation du nombre de cœurs dans les processeurs. Ce n’est que lorsque celles-ci ont été effectuées que les nouveaux processeurs peuvent exprimer leur plein potentiel.
Au final, avec un peu de recul cette technologie n’a pour réel inconvénient que celui de toute nouvelle technologie : elle est évolutive, et nécessite de nombreux ajustements qui feront état jusqu’à ce qu’une autre technologie vienne la remplacer. Mais elle présente en tout cas l’avantage de ne pas créer de rupture : à ce jour les applications utilisant les processeurs multicœurs peuvent également fonctionner avec des processeurs monocœurs, et les applications « classiques » conçues pour des processeurs monocœurs fonctionnent également avec les nouveaux multicœurs.