Thomas Henry Huxley (4 mai 1825, Ealing - 29 juin 1895, Londres) est un biologiste et un philosophe britannique.
Biologiste britannique, ami de Charles Darwin, il était surnommé "Le bouledogue de Darwin". Huxley fut convaincu par la théorie de l'évolution. Il publia en 1863 Evidence as to Man's Place in Nature (La Place de l'homme dans la nature) dans lequel il développa la thèse que les singes anthropoïdes sont nos proches parents ce qui lui valut des critiques de la part des non-évolutionnistes. Il s'attira aussi les critiques de l'anarchiste et géographe russe Pierre Kropotkine qui publia L’entraide: un facteur d’évolution en réponse aux thèses de Huxley voulant que la compétition et l'élimination des plus faibles soient les principaux facteurs d'évolution. Dans cet ouvrage, Kropotkine développe et illustre de nombreux exemples une partie de la théorie de l'évolution, selon lui, injustement ignorée par Huxley : certaines espèces ont abandonné toute compétition interne et ont "opté" pour un soutien inconditionnel à leurs membres, sans cesser de se développer pour autant, au contraire, elles figurent parmi les plus "intelligentes" et celles ayant la plus grande longévité. La compétition ne serait donc pas le levier d'évolution le plus "efficace".
Thomas Huxley fut le fondateur d'une grande famille d'académiciens britanniques, notamment, son petit-fils Aldous Huxley (écrivain), Sir Julian Huxley (premier directeur général de l’Unesco et fondateur du World Wildlife Fund), et Sir Andrew Huxley (physiologiste et lauréat du prix Nobel de physiologie ou médecine).
Il a travaillé sur les poissons fossiles, en particulier sur les crossoptérygiens qu'il a séparé des ganoïdes et des dipneustes. Ses travaux l'avaient amené à considérer que l'homme n'était pas omnivore par nature (il était lui-même végétarien).
Il est lauréat de la Royal Medal en 1852, de la médaille Copley en 1888, de la médaille linnéenne en 1890 et de la médaille Darwin en 1894.
Sa célèbre erreur sur une substance qu'il crut pouvoir baptiser Bathybius haeckelii fut exploitée par les adversaires de la théorie de l'évolution.
Suite à la publication de L'Origine des espèces (1859), le débat public le plus fameux a lieu à Oxford lors d'une réunion de l'Association britannique pour l'Avancement des Sciences. Le professeur John William Draper prononce un long plaidoyer en faveur de Darwin et du progrès social ; c'est alors que l'évêque d'Oxford, Samuel Wilberforce, s'en prend à Darwin. Dans la discussion qui s'ensuit, Joseph Dalton Hooker prend énergiquement parti pour Darwin tandis que Thomas Huxley se constitue comme le « bouledogue de Darwin ». Il fut en effet le défenseur le plus farouche de la théorie de l'Évolution à l'époque victorienne. Les deux partis se séparent en criant victoire chacun, mais Huxley reste célèbre par sa réponse. Comme Wilberforce lui avait demandé s'il descend bien du singe par son grand-père ou par sa grand-mère, Huxley rétorque : « c'est Dieu lui-même qui vient de le livrer entre mes mains » et il réplique qu'il « préférerait descendre d'un singe plutôt que d'un homme instruit qui utilisait sa culture et son éloquence au service du préjugé et du mensonge » Darwin viendra-t-il ? est le roman historique qui retrace les péripéties de la préparation et du débat
Dans le domaine de la philosophie, Huxley a laissé sa trace comme fondateur de l'épiphénoménisme, qu'il développe pour la première fois en 1874 dans son article On the hypothesis that animals are automata and its history (en français : "Sur l'hypothèse selon laquelle les animaux sont des automates et l'histoire de cette théorie"). Cette théorie, qui porte sur les rapports supposés de l'esprit et du corps, peut se résumer de la façon suivante :
De même, il est l'inventeur du terme agnosticisme. Il fut décrit par les religieux de son temps comme un athée (ce qui selon le point de vue des Églises, peut aussi bien signifier mauvais croyant qu'incroyant), mais rejeta cette qualification, s'estimant agnostique. Bien qu'il soit l'inventeur du terme agnostique, Luc Perino le définit comme athée. Richard Dawkins l'évoque comme agnostique dans Pour en finir avec Dieu, livre où il reprend des passages où T. H. Huxley définit et défend le concept d'agnosticisme.