Tropisme provient du grec qui signifie « donner une direction ».
En physiologie végétale, un tropisme est une réaction d'orientation des organes d'une plante (racines, tiges, feuilles, fleurs, etc.) à une anisotropie de milieu. La lumière et la gravité sont les deux principaux facteurs du milieu respectivement responsables des phototropismes ou héliotropisme et des gravitropismes (aussi appelés géotropismes).
Les tropismes peuvent apparaître comme des mouvements de la plante (dans les films en accéléré) mais ils correspondent en fait au résultat d'une croissance inégale des deux côtés de l'organe, ce qui entraîne une courbure de celui-ci
On les distingue des tactismes qui sont des déplacements orientés et des nasties qui sont des déformations d'organes non liées à des différences de croissance mais au fonctionnement de structures de sustentations.
Il est passé dans l'usage littéraire en parlant d'une force obscure, inconsciente qui pousse à agir d'une certaine façon (1914, André Gide). Nathalie Sarraute utilise le terme tropismes pour décrire un sentiment fugace, bref, intense mais inexpliqué. Une description précise de ce qu'elle entend par l'emploi de ce terme se trouve dans la préface à L'Ère du soupçon, mais elle figure dans d'autres éléments de son œuvre Enfance (la scène du Luxembourg) où elle fait part au lecteur d'une décomposition de mouvements imperceptibles et inexplicables pour mieux en rendre compte aux autres, ou bien sûr Tropismes(1939), avec l'idée de « réaction psychologique élémentaire peu exprimable ».
À l'imitation d'un terme proposé en allemand par J. Loeb et attesté en anglais depuis 1899, est la substantivation (1887) de l'élément -tropisme que l'on rencontre dans des mots existant antérieurement (héliotropisme, phototropisme, géotropisme) et tiré du grec tropos « tour, direction » (trope).
On trouvera dans un ouvrage de Buytendijk, Psychologie des animaux (Payot, 1928), un chapitre sur le tropisme. Butendijk prend notamment comme exemple l’attirance des insectes à la lumière. Dans ce même chapitre, Butendijk mentionne J. Loeb comme le principal expérimentateur à étendre le tropisme au comportement animal. D’après Loeb, ces tropismes détermineraient obligatoirement, les mouvements des plantes et des animaux, non seulement des espèces animales les plus inférieures, mais encore des plus élevées de la série zoologique, même de l’homme (p. 52).
Nous reproduisons ici la bibliographie indiquée par Butendijk pour ce chapitre :