Valeur propédeutique de l'espéranto - Définition

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Un exemple concret

Mesurer le gain de temps ainsi réalisé est délicat, car cela dépend à la fois de l'élève, de sa langue maternelle et de la langue cible, plus ou moins proches de l'espéranto.

Prenons l'exemple concret d'un francophone désireux d'apprendre l'allemand (réputé difficile en France). De nombreux aspects de cette langue lui seront plus familiers s'il a auparavant appris l'espéranto :

  • Vocabulaire : la portion du vocabulaire de l'espéranto qui ne ressemble pas au français (environ 25 %) vient en grande partie des langues germaniques.
  • Formation des mots : à partir de mots simples comme Heim (maison, foyer, chez-soi) et Weh (mal, malheur, hélas) l'allemand permet de façon très similaire à l'espéranto de construire des notions complexes Heimweh (hélas + chez-soi, soit nostalgie).
  • Accusatif : le francophone se sera habitué à marquer chaque complément d'objet direct et chaque direction d'une marque spéciale : la finale -n. S'appuyant sur cet acquis, il pourra plus facilement assimiler le système des déclinaisons allemandes. De plus, l'accusatif donne une grande liberté syntaxique à l'espéranto, ce qui permet d'enchainer sur le prochain point.
  • Ordre des mots : l'ordre des mots en allemand peut paraitre étrange pour un francophone. Par exemple : Er sagt, dass er sehr schnell nach Hause gekommen ist. Mot à mot : Il dit, qu'il très vite vers la maison allé est. La liberté syntaxique de l'espéranto permet ici de faciliter la transition : notre francophone a pu utiliser l'ordre des mots de sa langue maternelle quand il débutait, puis s'est habitué sans difficulté particulière à comprendre puis utiliser d'autres constructions.

À l'évidence, l'inverse fonctionnera également : un francophone apprendra encore plus vite l'espéranto s'il parle déjà allemand. Cependant les temps nécessaires à l'apprentissage de l'allemand et de l'espéranto ne sont pas du même ordre de grandeur. En pratique, apprendre l'allemand pour pouvoir apprendre plus vite l'espéranto est donc dénué de sens.

Pourquoi l'espéranto est-il propédeutique ?

Tout d'abord, il faut savoir que pratiquement toutes les langues sont propédeutiques. La première langue est plus difficile à apprendre que la deuxième, elle-même plus difficile que la troisième. La facilité d'apprentissage de l'espéranto permet toutefois d'acquérir ces mécanismes d'apprentissage plus rapidement.

Ajoutons que l'espéranto peut aussi aider grâce à ses bénéfiques effets psychologiques sur les élèves. L'aisance avec laquelle les élèves apprennent l'espéranto leur donne confiance en eux et les rend plus enthousiastes à l'idée d'apprendre une langue différente de la leur. L'épanouissement culturel, dû aux contacts avec des espérantistes de plusieurs pays, permet aux élèves de s'intéresser abondamment à la géographie, à l'histoire et aux traditions des pays de leurs éventuels correspondants espérantistes.

Le dernier argument porte sur la structure grammaticale propre de cette langue. Chaque langue vernaculaire a une structure propre, mais les exceptions aux règles empêchent parfois de la distinguer. Celle de l'espéranto est basée sur le principe de régularité et de l'analyse grammaticale immédiatement perceptible (voir l'article de Claude Piron sur les structures linguistiques comparées du français, de l'anglais et de l'espéranto). La grammaire de l'espéranto est d'autant plus intéressante qu'une même phrase peut se tourner de plusieurs manières différentes, chaque tournure pouvant correspondre à tel ou tel groupe de langues vernaculaires.

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