La devise officieuse des Wild Weasel américains est (en anglais) YGBSM: "You Gotta Be Shittin' Me", ce qui peut se traduire par « Tu dois être en train de te foutre de moi ». Selon la rumeur, telle aurait été la réponse du premier officier de guerre électronique Wild Weasel, quand on lui aurait décrit pour la première fois ce que sera sa mission.
Les missions étaient si dangereuses, et nécessitaient une telle cohésion dans les équipages, qu'avant de débuter leur tour d'opération, certains équipages fraîchement diplômés du "Weasel College" prenaient part à une parodie de mariage pilote-OSA.
En 1966, au début de la guerre du Vietnam, les missions Wild Weasel étaient composées de 4 appareils: 3 F-105D, menées par un F-105F/G biplace. En place arrière de ce dernier, opérait un Officier Systèmes d'Armes (OSA) et ses récepteurs et analyseurs électroniques. Parfois, deux "F", chacun avec un ailier en "D" opéraient indépendamment.
La mission des Wild Weasel était de précéder les escadrilles de combat, nettoyant la route vers la cible des moyens radar surface-air, notamment des batteries de missiles SA-2. Ils quittaient la zone en dernier, retournant vers les bases aériennes thaïlandaises, parfois au bout de missions de plus de 3 heures et demie. Ces missions étaient remplies de plusieurs façons : soit en piquant agressivement vers les sites de défense aérienne, soit en tirant des missiles air-sol antiradar, soit enfin en localisant visuellement le site, afin d'y effectuer un bombardement de précision. Ces tactiques étaient rendues plus difficiles encore, car effectuées sous le tir des canons anti-aériens, et sous la menace permanente des MiG.
Les F-105F n'utilisaient pas les brouilleurs radar, puisque leur but étaient de s'offrir comme cible afin de protéger les escadrilles de combat, et d'encourager le lancement de plusieurs SAM, dont le panache orange vif permettait une localisation précise aux bombardiers d'escorte.
Avec plusieurs missiles en approche visuelle, il était possible de plonger verticalement sous haut facteur de charge (break) afin de les éviter. Ne pas avoir le contact visuel sur des missiles approchant à trois fois la vitesse de croisière d'un avion de chasse ne pouvait avoir comme conséquence que la perte de l'appareil et l'échec de la mission.
La politique française, en termes d'aviation militaire, est de favoriser la polyvalence de ses appareils. Dans le cadre de la lutte anti-radar, l'armée de l'air française déploie des moyens classiques (bombes guidées laser, missiles air-surface) en collaboration étroite avec des renseignements d'origine électromagnétique.
Elle n'a plus de missiles spécialisé pour cette fonction depuis le début des années 1990 et compte sur les forces alliées pour combler ce déficit.
Cette politique d'emploi a été déployée avec succès, notamment durant la guerre du Kosovo
L'Armée rouge, puis l'armée russe possèdent une vaste gamme de missiles destiné à la lutte antiradar, et ses vecteurs vont de l'intercepteur MiG-25BM au bombardier tactique Su-24MP emportant des missiles dérivé de missile air-air Kh-25, Kh-27 et Kh-58 au bombardier stratégique Tu-95 Bear emportant un dérivé de l'énorme missile anti-navire Ks-11.