Au cœur de la Voie lactée, une récente découverte astronomique intrigue les scientifiques: des étoiles surnommées "vieilles fumeuses" pour leur comportement énigmatique. Alors que leur existence même était inattendue, ces astres offrent un spectacle cosmique jamais observé auparavant chez les géantes rouges.
Les "vieilles fumeuses" se distinguent par leur capacité à demeurer quasiment invisibles, avant de libérer soudainement un "nuage de fumée". Ce phénomène, observé par une équipe internationale d'astronomes, n'avait pas pour but initial la
recherche de telles étoiles. En effet, lors d'une étude de dix ans couvrant des centaines de millions d'étoiles à travers le
ciel avec le
télescope VISTA dans les Andes chiliennes, les chercheurs visaient à identifier des étoiles naissantes, ou proto-étoiles, connues pour leurs éruptions fréquentes et exubérantes.
Parmi leurs découvertes, qui incluaient 32 proto-étoiles, une surprise de taille attendait les astronomes: la présence, au centre de la Voie lactée, de ces étoiles "vieilles fumeuses". Situées dans le Disque
Stellaire Nucléaire, une région dense et riche en métaux de notre
galaxie, ces étoiles présentent un comportement étrange: après une longue période d'inactivité, elles s'assombrissent brutalement, devenant parfois si ténues que même la vision
infrarouge du télescope peine à les détecter. Puis, sans prévenir, elles retrouvent leur éclat initial.
L'explication derrière ces "puffs" de fumée qui masquent temporairement les étoiles à notre vue reste un mystère. Les scientifiques spéculent que la richesse en éléments lourds de cette région pourrait favoriser la formation de poussière autour des étoiles, poussière qui serait ensuite expulsée pour des raisons encore inconnues. Si cette
théorie se vérifie, le processus pourrait avoir une importance considérable dans la
dispersion des éléments lourds à travers la galaxie, et au-delà.
Bien que les chercheurs aient identifié au moins 21 de ces "vieilles fumeuses", ils soupçonnent qu'il en existe bien davantage, cachées dans les profondeurs de l'espace. Ce phénomène, encore à l'étude, promet de révéler de nouveaux secrets sur la fin de vie des étoiles et la composition chimique de notre galaxie. Les résultats de cette recherche ont été publiés dans le
Monthly Notices of the Royal Astronomical Society.