Une galéasse est un navire à voiles et à rames, bien plus gros et mieux armé qu'une galère, construit à Venise à partir du milieu du XVIe siècle. Elle devait rassembler sur un même bâtiment les qualité des galions (robustesse, tonnage, distance franchissable, artillerie) et des galères (manoeuvrabilité, indépendance par rapport au vent).
Redoutables en Méditerranée face aux galères classiques (voir leur role dans la bataille de Lépante en 1571); elles se sont avérées inefficaces sur la houle de la Manche face aux vaisseaux anglais (voir leur inutilité au sein de l'Invincible Armada en 1588).
Malgré tout, les galéasses ont permis à Venise de devenir le maître incontesté de la Méditerranée jusqu'à la fin du XVIIe, début du XVIIIe siècle environ.
En effet, leur supériorité aussi bien technologique que technique, leur capacité de maitriser tous les assaults — les combats étaient quasiment considérés comme perdus d'avance par leurs ennemis — ont permis aux vénitiens d'étendre sans difficulté un empire commercial presqu'aussi grand que l'empire romain antique.
Leur monopole était alors quasi-absolu. Et c'est ainsi que la république aristocratique devint l'état le plus puissant du bassin.
C'est lorsque d'autres moyens de transport des marchandises furent inventés et que d'autres routes, terrestres ou maritimes, furent découvertes, le tout permettant un transfert au moins aussi efficace, que fut brisé le monopole vénitien. Venise perdit alors de sa superbe et "rentra dans le rang" jusqu'à son absorption dans le giron italien, en commençant par le royaume de Savoie.
Cela a commencé dès le XVe siècle, quand les portugais, suivis de près par les espagnols et les hollandais trouvent leurs propres routes vers des épices, déjà connues pour les portugais et les hollandais (épices de l'est), et inconnues pour les espagnols (épices américaines).
Il faut noter que les épices ont longtemps été l'obsession de tous les marins, et leur seul et unique but, leur prix rendant le voyage "intéressant".