Maria Laach est une abbaye romane, située en Rhénanie-Palatinat en Allemagne à proximité d'un des plus grands lacs de l'Eifel qui est un lac d'origine volcanique que l'on appelle un maar. Elle fait partie de la congrégation de Beuron de l'Ordre de saint Benoît.
L'Abbatia Santa Maria ad Lacum devenue Sainte-Marie-du-Lac a pris le nom de Maria Laach au XIXe siècle.
L'abbaye fut fondée en 1093 comme Abbatia ad Lacum grâce au comte palatin Henri II de Luxembourg-Gleiberg qui possédait un château sur l'autre rive du lac, et à son épouse Adelheid (Adélaïde) von Orlamünde.
Le comte mourut deux ans après la fondation et les travaux continuèrent sous la direction de la comtesse Adelheid, mais celle-ci mourut en 1100 lors d'un pèlerinage à Rome. Son fils Siegfried von Ballenstedt, issu d'un premier mariage hérita du monastère, qu'il négligea pendant quelques années. Ce n'est qu'en 1110 qu'il renouvela la fondation et que les travaux purent continuer.
Il plaça le nouveau couvent sous la juridiction de l'abbaye d'Affimgem qui y envoya des moines.
Le premier abbé fut dom Gilbert de 1127 à 1152. La construction de l'église se poursuivit sous la direction de Dom Fulbert. En 1156 l'église fut consacrée par l'archevèque de Trèves. Le monastère prospéra, il y avait entre autres une école de copistes et d'enlumineurs. L'abbé Fulbert fit également faire des travaux pour abaisser le niveau du lac. De nombreux abbés se succédèrent à la tête de l'abbaye jusqu'au 2 août 1802, jour où le 41e abbé ne put entrer en fonction à la suite de la Révolution française, le monastère resta alors fermé et à l'abandon pendant 90 ans. Cependant en 1862 les Jésuites vinrent s'y établir, y restaurent une vie religieuse et intellectuelle et y fondent le Collegium maximum. Or ceux-ci sont expulsés d'Allemagne en 1873 par Bismark dans le cadre du Kulturkampf; L'abbaye est nationalisée.En 1892, les Bénédictins de Beuron rachètent l'abbaye et lui rendent sa renommée.
Le T.R.P. Fidelis von Stotzingen, osb, (1871-1947) fut abbé de Maria-Laach de 1901 à 1913 et ensuite abbé-primat, jusqu'à sa mort, de tous les Bénédictins, au sein de la Confédération bénédictine dont le siège est à Rome à Saint-Anselme. Son influence sera grande dans la restauration de la grandeur liturgique.
L'abbaye refonde l'abbaye Saint-Matthias de Trèves en 1922.
De trois côtés s'ouvrent des arcades sur la cour intérieure appelée Paradis ornée par la fontaine des Lions qui est inspirée d'une fontaine à Grenade.(XXe)
On pénètre dans l'abbatiale dans l'axe des nefs latérales, il faut se diriger vers le milieu pour profiter pleinement de l'impression de solennité que dégage le bâtiment. On parvient alors au hall royal, on peut admirer la pureté de la ligne des arcades qui séparent la nef centrale des bas-côtés.
Le Baldaquin du maître-autel date du XIIe siècle, c'est une coiffe gothique ouverte, reposant sur six colonnes.