Un château est à l'origine une construction médiévale destinée à protéger le seigneur et à symboliser son autorité au sein du fief. Les premiers châteaux étaient construits en bois souvent sur une élévation de terre (motte castrale ou féodale), puis en pierre afin de résister aux nouvelles armes de guerre. On les appela les châteaux forts.
À la Renaissance, les rois de France, bientôt imités par leurs vassaux, décidèrent de construire ou d'aménager leurs châteaux non plus pour la défense mais pour leur agrément et leur confort.
Contrairement au palais urbain, le château a la particularité, très tôt, de désigner une résidence seigneuriale ou princière rurale. Il peut aussi s'agir de l'élément de la défense d'une ville, résidence seigneuriale ou non. C'est par exemple le cas du premier château du Louvre, qui devint le Palais du Louvre lorsqu'il devint siège du pouvoir royal et fut intégré à la ville.
Le château (ou castel en vieux français) du Moyen Âge n'est pas le castellum romain ; ce serait plutôt la villa antique munie de défenses extérieures.
Lorsqu'au Xe siècle, les Normands furent définitivement établis sur une partie du territoire de la France, ils construisirent des demeures fortifiées, et ces résidences conservèrent un caractère particulier, à la fois politique et féodal. Le château normand, au commencement de la période féodale, se distingue du château français ou franc ; il se relie toujours à un système de défense territorial, tandis que le château français conserve longtemps son origine germanique ; c'est la demeure du chef de bande, isolée, défendant son propre domaine contre tous, et ne tenant nul compte de la défense générale du territoire. Pour nous faire comprendre en peu de mots, le seigneur franc n'a pas de patrie, il n'a qu'un domaine ; tandis que le seigneur normand cherche, à la fois, à défendre son domaine et le territoire conquis par sa nation. Cette distinction doit être faite tout d'abord, car elle a une influence, non seulement sur la position de certaines demeures féodales, mais sur le système de défense adopté. L'équivalent normand du château franc est le manoir.
Le Périgord est une des régions de France qui compte la plus grande densité de châteaux, manoirs et repaires nobles. La Dordogne compterait 1500 châteaux, manoirs et gentilhommières. Ce nombre élevé de châteaux s'explique en réalité par les fortes rivalités successorales qui engendrèrent un grand nombre de petits seigneurs, sans grosses richesses, mais souvent prêts à affirmer leur suprématie.
Château d'Eilean Donan (XIIIe siècle), dans les Highlands d'Écosse. | Château de Lichtenstein (XIIIe siècle), en Allemagne |
L'usage de fortifications pour les demeures seigneuriales s'est maintenu jusqu'au XVe siècle, voire plus tard. Mais avec le retour de la paix à la fin de la guerre de Cent Ans et les progrès de l'artillerie, la préoccupation n'est plus alors à la protection. Les rois de France construisent des châteaux dans le Val de Loire, et de nombreux aristocrates érigent des demeures ouvertes sur la campagne environnante. Un souci particulier est désormais accordé au confort. Il existe aujourd'hui plus de 300 châteaux de la Loire. Par la suite, avec le déplacement de la cour en Île-de-France, c'est dans cette région et dans la province historique de la Champagne que fut érigée la plupart des châteaux seigneuriaux. C'est ainsi que furent bâtis le château de Dampierre ou celui de Vaux-le-Vicomte.
Château de Chenonceau (XVe siècle), en France |
Au début du siècle des lumières, quelques châteaux de la Renaissance poursuivent leurs transformations et embellissements afin de devenir la résidence des champs de grands seigneurs qui retrouvent en complément de la ville tout le charme de la campagne. Tels les châteaux de Champs sur Marne, Condé, Réveillon et Voré.
Les châteaux royaux diffèrent généralement des châteaux seigneuriaux par leur magnificence et leur taille. Ils étaient le plus souvent situés au centre de forêts giboyeuses, tel le Château de Chambord ou celui de Fontainebleau.
Ces châteaux, bien qu'abritant le gouvernement royal et la cour, itinérante jusqu'à l'installation de Louis XIV à Versailles, n'étaient pas considérés comme siège du pouvoir. Situés à la campagne, ils ne portent pas le titre de palais. Il en est de même pour le château de Versailles. Ancien pavillon de chasse devenu centre de l'administration royale dès 1682, il ne fut jamais un palais, car situé en région rurale, et non à Paris, tandis que le Palais du Louvre était considéré comme le siège du pouvoir à l'époque.