Attentat de Lockerbie - Définition

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La communauté internationale condamne la Libye

Malgré ces doutes, les États-Unis et la Grande Bretagne ont obtenu gain de cause au Conseil de sécurité des Nations unies qui, le 21 janvier 1992, exige que la Libye extrade les deux suspects vers les États-Unis ou la Grande Bretagne. Le Conseil de sécurité exige également que la Libye coopère avec la France dans l'enquête sur un autre attentat contre un avion de la compagnie française UTA au-dessus du Niger, qui avait provoqué la mort de 170 passagers et membres d'équipage, et pour lequel un juge français suspecte quatre libyens d'avoir posé une bombe à bord de l'appareil.

Suite au refus libyen d'extrader ses ressortissants, le Conseil de sécurité adopta la Résolution 748 le 31 mars 1992 prévoyant la suspension du trafic aérien vers et à partir de la Libye ainsi que l'interdiction de toute vente d'armes à ce pays. Des sanctions supplémentaires sont ajoutées dans la Résolution 883 qui est adoptée le 11 novembre 1993 : les avoirs libyens à l'étranger devraient être gelés (y compris les revenus pétroliers qui représentent 96% des exportations) et l'exportation vers ce pays de matériaux destinés à l'industrie pétrolière et gazière seraient interdits. De plus, les bureaux à l'étranger de la compagnie aérienne libyenne devraient également être fermés et l'aide à l'aviation civile libyenne (vente de pièces détachées, formation de pilotes, etc.) interrompue.

Ainsi, le Conseil de sécurité de l'ONU s'aligne sur le régime de sanctions déjà prévu par les États-Unis.
Ces mêmes Etats-Unis vont, par la suite, encore plus loin en adoptant une loi de sanction à l'encontre de l'Iran et la Libye, qui prévoit des mesures contre toute instance coopérant avec ces deux pays (alors que les investissements étrangers dans l'industrie pétrolière et gazière de l'Iran et de la Libye se chiffrent à 40 millions de dollars par an).

Les commanditaires

Les soupçons de la communauté internationale se sont initialement portés sur la Syrie, l'Iran, ainsi que des groupes dissidents palestiniens. Pourtant, petit à petit, la Libye de Mouammar Kadhafi se retrouve accusée de l'attentat et se voit sommée de livrer deux de ses ressortissants, contre lesquels un mandat d'arrêt international est délivré en 1991 : ils sont accusés d'avoir envoyé une mallette contenant une bombe de Malte à Francfort, puis à Londres (Heathrow) où la mallette aurait ensuite été placée sur le vol Pan Am 103.

Cependant, il existe encore de sérieux doutes sur l'implication réelle de la Libye dans cet attentat et ces accusations n'ont pas mis fin aux rumeurs d'implication syrienne, iranienne, palestinienne et même celle de l'Afrique du Sud. D'autant plus que sur les 2 accusés, un a été acquitté et la validité des 2 témoins ayant mis en accusation le second Libyen est remise en cause (le premier témoin s'est retracté, le second est accusé d'avoir touché une enveloppe de la part des enquêteurs).

Les doutes

En août 2005, un ancien haut responsable de la police écossaise désirant rester anonyme, ayant participé à l'enquête, affirme que la CIA aurait «écrit le scénario» accusant la Libye. Il affirme que la pièce à conviction décisive, un fragment de circuit intégré du détonateur, a été «fabriquée» et «déposée» par des agents de la CIA qui enquêtaient sur la tragédie.

Un nouveau coup de théâtre vient conforter cette hypothèse deux ans plus tard (juillet 2007), quand l'ingénieur suisse en électronique Ulrich Lumpert reconnaît avoir fourni à la police écossaise le fragment de « retardateur », présenté comme trouvé sur les lieux du crash par la justice écossaise. Lumpert, qui travaillait pour la société fabriquant ce composant, avait également expertisé cette pièce à conviction lors du procès. Il a attendu que le délai de prescription soit passé pour minimiser les risques encourus pour faux témoignage.

En octobre 2007, on apprend que le commerçant Maltais Tony Gauci, principal témoin à charge, se serait vu offrir une enveloppe de 2 millions de dollars, à la demande des inspecteurs chargés de l'enquête, en échange du faux témoignage ayant permis la condamnation à perpétuité d'Abdel Basset al-Megrahi. Une révision du jugement a été accordée à Abdel Basset al-Megrahi par la commission écossaise des révisions, celle-ci reconnaissant qu'il a été victime d'une erreur judiciaire. En 2007, l'ancien diplomate britannique Patrick Haseldine adresse une pétition de 80 signatures au Premier ministre, Gordon Brown, pour lui demander de soutenir auprès de l'ONU l'idée d'une enquête sur la mort du commissaire de l'ONU pour la Namibie, Bernt Carlsson dans l'attentat de Lockerbie.

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