nom normalisé ambigu : à plusieurs taxons distincts. ![]() |
cheval de Solutré |
La chasse au cheval à Solutré, d'après une illustration de L'Homme primitif de L. Figuier, 1876 |
Taxons concernés |
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L'expression « cheval de Solutré » fait référence aux restes d'équidés préhistoriques découverts près de la roche de Solutré à la fin du XIXe siècle. Cette découverte est à l'origine d'une hypothèse désormais largement remise en cause, selon laquelle les chasseurs du Paléolithique guidaient des troupeaux de chevaux sauvages vers le haut de la roche pour les précipiter dans le vide et les tuer. Des recherches plus récentes attribuent les restes de chevaux découverts à Solutré à des sous-espèces proches du cheval des forêts (Equus caballus germanicus), à savoir Equus caballus gallicus ou Equus caballus arcelini. D'un point de vue scientifique, le cheval de Solutré n'est donc plus considéré comme une espèce distincte.
Le cheval de Solutré est pourtant toujours considéré comme l'ancêtre de races de chevaux modernes selon la croyance populaire, notamment le Camargue. Il était souvent cité comme ancêtre de l'Ardennais et de ses races dérivées (Auxois et trait du Nord), avant que les recherches de l'université d'Uppsala n'infirment cette théorie.
Les gisements paléolithiques proches de la Roche de Solutré, à Solutré-Pouilly, ont livré de très nombreux restes de chevaux dès la fin du XIXe siècle. Les os de ces chevaux mis au jour à Solutré ont été étudiés en 1874 par le professeur Toussaint dans son Traité sur le cheval dans la station préhistorique de Solutré.
Les ossements découverts à Solutré permettent d'estimer que la taille moyenne de ces chevaux était de 1,36 m à 1,38 m, avec une taille maximale de 1,45 m.
La découverte des ossements de Solutré a donné naissance à certaines légendes relayées par la culture populaire. L'une des premières hypothèses évoquées par le professeur Toussaint suite à la découverte du site fut que les hommes du solutréen auraient domestiqué les chevaux, afin de pouvoir les capturer au lasso. Elle fut infirmée en 1883, au regard des connaissances sur les hommes du Paléolithique.
Les ossements de Solutré sont aussi à l'origine d'une hypothèse selon laquelle les chasseurs paléolithiques auraient guidé les troupeaux de chevaux jusqu'au sommet de la Roche pour les précipiter du haut des falaises afin de les tuer. Cette hypothèse est aujourd'hui largement contestée, notamment du fait de la distance qui sépare les falaises de la Roche des amas osseux archéologiques, de l'ordre d'une centaine de mètres, mais elle a été très populaire. Cette théorie, dont il n’a jamais été question dans les publications scientifiques de Henry Testot-Ferry, apparaît dans le roman préhistorique d’Adrien Arcelin intitulé Solutré ou les chasseurs de rennes de la France centrale. Il s'agit d’une fiction dont l’imaginaire populaire s’est emparé.