Compagnie du chemin de fer de Montereau à Troyes - Définition

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Les travaux de construction

Débutés au printemps 1846, les travaux avancent rapidement compte tenu de la configuration favorable du terrain dans la vallée de la Seine. L’empierrement vient de Châtillon-sur-Seine et les rails d’Hayange. La compagnie envisage un ouverture partielle, pour août 1847, de Troyes à Nogent-sur-Seine qui ferait économiser aux voyageurs cinq heures sur le trajet de Troyes à Paris (14 heures en diligences auparavant).

Cependant, l’année 1847 est obscurcie par des incertitudes économiques rendant les investisseurs inquiets. L’appel du sixième dixième du capital social ne fait pas le plein des actionnaires. Le cours de l’action baisse. La compagnie décide de racheter des actions pour soutenir le cours, mais il continue de baisser.

Faute de ressources suffisantes, les travaux sont ralentis bien que le 7 février 1848 on procède à la réception des travaux entre Troyes et Hermé. La circulation au public est effectuée le 14 février au moyen d’un train deux fois par semaine.

Finalement, la ligne est achevée dans sa totalité et le 6 avril 1848 on procède à son inauguration par la circulation, aller-retour, d’un train spécial de Troyes à Montereau transportant le ministre des Travaux publics, les édiles et les ingénieurs. L’ouverture de la ligne intervient un an avant le terme fixé par le cahier des charges de l’adjudication.

La ligne ne comporte qu’une seule voie.

Le tracé de la ligne

La ligne longue de 99,603 km, suit la vallée de la Seine entre Montereau et Troyes en passant par Châtenay-sur-Seine, Vimpelles, Les Ormes-sur-Voulzie, Hermé, Melz-sur-Seine, Nogent-sur-Seine, Pont-sur-Seine, Romilly-sur-Seine, Mesgrigny, Saint-Mesmin, Payns, Barberey-aux-Moines. Pour répondre à leurs réclamations, il avait été envisagé, pour finalement y renoncer, de joindre Provins par un embranchement aux Ormes et Bray-sur-Seine par un embranchement à Vimpelles.

L’emplacement de la gare à Montereau est resté tributaire de la construction de la ligne Paris - Lyon. Celui de la gare à Troyes était partagé entre trois projets ; le premier dans le quartier du Ravelin, le deuxième en bordure de la rue Thiers et le troisième de l’autre côté du canal entre les quais Comtes-de-Champagne, la rue Mitantier et la rue Hennequin. C’est le deuxième projet qui l’emporta. En 1848, pour faciliter l’accès à la gare, la municipalité fait percer la rue de la République.

L’épilogue

Face à ses difficultés, la compagnie se résout à emprunter la somme de 4,3 millions de francs. Elle sollicite, par la suite en 1847, le gouvernement afin d’autoriser ses prêteurs, dans le cas où la compagnie ne pourrait les rembourser, à se substituer à l’État pour demander la remise en adjudication de la compagnie et se rembourser sur le produit de la vente. Alors qu’un projet de loi est déposé en ce sens devant la Chambre des députés, la compagnie modifie sa demande en vue soit d’un prêt de 5 millions soit d’une garantie d’intérêt de 4 %. Finalement, le parlement approuva une solution mixte : un prêt de 3 millions au taux de 5 % pour les travaux et l’exploitation remboursable à partir du 30 juin 1852 en contrepartie du gage de 8 966 actions, des dépendances et des revenus, et pour les autres emprunts susceptibles d’être contractés, jusqu’à concurrence de 2 millions, d’y affecter tous les droits dérivant de la concession. A défaut de remboursement, les prêteurs pouvaient se rembourser sur le produit de la vente après remise en adjudication de la compagnie.

À nouveau, en 1852, la compagnie dut solliciter l’État pour un nouvel emprunt de 1,3 million et renouveler un emprunt de 2 millions arrivant à échéance le 15 mai 1852. Outre l’acceptation de cette demande, le gouvernement, estimant que le sort de la ligne n’était pas différent de celui du Paris - Lyon puisqu’il s’agissait d’un embranchement de cette dernière, prolongea la durée de la concession à 99 ans (décret du 27 mars 1852).

Les difficultés persévérant, la compagnie se tourne alors vers la Compagnie du PLM, qui a reçu la ligne de Paris à Lyon, pour envisager son rachat. Elle n'eut pas de succès. Malgré ses efforts pour faire des économies dans les frais d’entretien et de personnel, les recettes stagnent.

C’est finalement la Compagnie du chemin de fer de Paris à Strasbourg qui propose au Montereau - Troyes son rachat, qui l’accepte. Par la suite, la section de Troyes à Flamboin fut incorporée à la ligne Paris - Mulhouse par Chaumont et Langres concédée par décret du 17 août 1853 à la Compagnie du chemin de fer de Paris à Strasbourg et ouverte par étapes depuis Paris (Noisy le Sec - Nogent-sur-Marne le 7 juillet 1856, Nogent-sur-Marne – Nangis le 9 février 1857, Nangis – Flamboin le 25 avril 1857).

C’est à la suite de ce rachat et de celui de la compagnie de Blesme, Saint-Dizier à Gray, que la compagnie du Paris - Strasbourg prend le nom de Compagnie des chemins de fer de l'Est par décret du 11 janvier 1854 (L’annuaire Chaix de 1853-1854 indique la modification des statuts par décret du 21 janvier 1854).

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