Trois espèces notamment ont été étudiées pour leurs toiles particulièrement complexes : * Cyrtophora citricola et deux taxons asiatiques (Cyrtophora cicatrosa ; Cyrtophora moluccensis).
Ces toiles apparentés à des filets, puisque dépourvues de fils adhésifs, évoquent pour certains aspectes celles faites par le genre Mecynogea, et celles des Linyphiidae, mais elles diffèrent de l'orbe classique des "épeires" et les "argiopes" de la même famille. La toile comporte :
Les fils sont tissés en les croisant, et forment ainsi un filet robuste, aux mailles carrées ou losangiques (qui évoquent le filet de nylon fin qui emballe les oranges ou d'autres fruits) ou le filet à plancton ( Cyrtophora moluccensis évoquée par Lublin).
Le tissu s'incurve pour former une forme de tente en dôme ou un entonnoir surbaissé (cette forme est unique chez presque toutes les Cyrtophora, mais parfois multiple dans une même toile par exemple chez Cyrtophora cicatrosa (Kullmann,1964)
Le mâle (pygmée) ne tisse qu'un petit morceau irrégulier de toile pour son repos, ainsi que de la toile spermatique et du "fil de cour" ("Balz-Faden") lors des préludes à l'accouplement (Blanke,1972,1974). Ces trois types de structures de soie étant fixées sur la grande toile sécrétée par la femelle, qui joue le rôle de nasse piégeant les insectes, mais aussi d'abri pour la femelle qui se positionne généralement ventre en lair, sur la face interne du dôme.
Les fils-barrière du réseau irrégulier supérieur interceptent les insectes en vol et les projettent sur le dôme où l'araignée alertée les attrape au travers du tissus. Elle les mord et leur inject son venin via ses chélicères, puis les emmaillote de soie.
La toile, presque toujours habitée par des Argyrodes (Theridiidae) kleptoparasites) est utiliséepour abriter leurs cocons ovigères. Des débris de proies, et des débris végétaux semblent être utilisés par les araignées comme matériel de camouflage.
Elles conservent aussi de petites réserves d'eau dans cette toile.
Selon les Cyrtophora sont probablement les araignées qui montrent le plus clairement « les corrélations étroites entre la structure des toiles et la composition de l'appareil séricigène ».