Un flat daddy ou une flat mommy (flat daddies ou mommies au pluriel), également appelé flat soldier — de l'anglais signifiant littéralement « papa », « maman » ou « soldat plat » — est la photographie en buste ou en pied d'un soldat de l'armée américaine parti en mission en Irak ou en Afghanistan, que l'on reproduit à taille réelle sur un support rigide et que l'on découpe selon les contours du soldat, afin de l'offrir à ses enfants restés au pays.
Le but est de pallier la longue absence d'un père ou d'une mère, de garder un contact physique en le faisant participer, malgré la séparation, aux différentes activités de la famille, pour ne pas oublier sa physionomie. Un travail plus important reste cependant nécessaire pour apporter une solution au problème de l'absence.
L'origine de ce nom vient du fait que la reproduction est en deux dimensions, et du personnage de Flat Stanley, issu de la littérature pour enfants.
C'est Cindy Sorenson, de Bismarck, dans le Dakota du Nord, qui est à l'origine de ce concept. L'idée lui est venue en 2003 en entendant parler d'enfants de soldats qui avaient réalisé des modèles miniatures d'eux-mêmes pour les envoyer à leurs parents au combat, s'inspirant en cela de Flat Stanley, ce personnage qui, après avoir été malencontreusement aplati, se glisse dans des enveloppes et utilise le système postal pour voyager. Sorenson a donc appliqué l'idée en taille réelle à son ancien mari, le capitaine Dave Bruschwein, pour aider leur fille Sarah à se souvenir de lui lorsqu'il était stationné en Irak avec la Garde nationale du Dakota du Nord.
Sorenson a ensuite fait part de son idée à Elaine Gray Dumler, une consultante en motivation du Colorado, qui en a parlé dans l'un de ses ouvrages sur la manière de gérer l'absence de proches envoyés au combat.
L'idée a alors été reprise par la Garde nationale de l'État du Maine, plus précisément par son programme d'aide aux familles, dirigé par le sergent Barbara Claudel. L'opération a été lancée à l'époque de Noël 2005, peu avant le déploiement de la compagnie B du 3e bataillon d'infanterie de montagne, basée à Brewer ; en septembre 2006, environ 200 exemplaires avaient été ainsi distribués.
Il y a également des initiatives privées, pour les familles d'autres unités que la Garde nationale du Maine, notamment une société de Toledo dans l'Ohio, en partenariat avec une société de Sarasota en Floride et la Croix-Rouge américaine, qui prend des commandes par le biais d'un site web ; la distribution était d'abord gratuite mais une participation financière est maintenant demandée, par manque de sponsors et de donations sur lesquels reposait jusqu'alors le dispositif. Dumler estime que 6 000 modèles ont ainsi été fabriqués à travers le pays.
Le 16 octobre 2006, Dumler a fait une demande auprès de l'USPTO pour que « Flat Daddy » soit une marque déposée, ce qui fut obtenu le 26 mai 2008. Selon le dossier d'enregistrement, l'expression a été utilisée pour la première fois en septembre 2003. Dumler affirme que son but est d'éviter que quelqu'un n'exploite le concept de manière lucrative.
L'objet a bénéficié d'une couverture télévisée, radio et dans la presse écrite, avec les témoignages de nombreuses familles, et des interviews de Barbara Claudel et de Dumler, laquelle affirme répondre à au moins trois interviews par mois sur le sujet. Il est aussi notamment mentionné par un capitaine du 3e régiment de cavalerie blindée en Irak, dans ses mémoires intitulées So This Is War.