Si Γ est un groupe fini, il existe un unique groupe algébrique sur K tel que G(L) = Γ pour toute extension de corps L/K. C'est le groupe constantΓ.
Le groupe additifGa: la variété sous-jacente est la droite affineA^1 sur K. Pour toute K-algèbre de type fini A, le groupe Ga(A) s'identifie canoniquement au groupe (additif) A.
Le groupe multiplicatifGm: la variété sous-jacente est la droite affine A^1 sur K privée de l'origine. Pour toute K-algèbre de type fini A, le groupe Gm(A) s'identifie canoniquement au groupe multiplicatif A* des éléments inversibles de A.
GLn,K, le groupe des matrices inversibles, est un groupe algébrique. Pour toute K-algèbre de type fini A, le groupe GLn,K(A) s'identifie au groupe multiplicatif des matrices carrés d'ordre n, à coefficients dans A et inversibles. Lorsque n=1, on retrouve le groupe multiplicatif Gm.
Les courbes elliptiques sont des groupes algébriques.
Soit n un entier naturel. La multiplication par ninduit un homomorphisme de groupes algébriques
. Si n est premier à la caractéristique du corps K, alors le noyau de cet homomorphisme est réduit à l'élément neutre.
Si K est de caractéristique p positive, l'élevation à la puissancep (appelé le Frobenius) dans Ga est un homomorphisme de groupes algébriques. Son noyau, noté αp, est un exemple typique de groupe algébrique non-lisse. La variété algébrique sous-jacente est Spec K[T] / (TpK[T]) (elle n'a qu'un seul point et n'est pas réduite).
Soit n un entier naturel. Dans le groupe multiplicatif Gm, l'élevation à la puissance n induit un homomorphisme de groupes algébriques, dont le noyau μn est un groupe algébrique fini, constant si le corps de base K contient toutes les racines n-ième de l'unité. Il est étale sur K si et seulement si n est premier à la caractéristique de K.
En géométrie algébrique, un toreT sur K est un groupe algébrique, isomorphe à un produit de Gm sur la clôture algébrique de K. On dit que T est déployé si l'isomorphisme est défini sur K.
Deux classes de groupes algébriques sont particulièrement importantes. Tout d'abord, les variétés abéliennes sont des groupes algébriques pour lesquelles la variété sous-jacente est propre, connexe, et lisse. Les courbes elliptiques sont des exemples de variétés abéliennes.
Ensuite viennent les groupes algébriques linéaires : ceux-ci correspondent au cas où le groupe est une variété affine, autrement dit, où c'est le lieu des zéros d'une famille de polynômes dans
. La plupart des sous-groupes usuels de GLn(K) correspondent à des groupes algébriques linéaires. Par exemple, SLn(K) est l'ensemble des zéros du polynômedet − 1. On peut montrer que les groupes algébriques linéaires peuvent être représentés fidèlement. Ainsi, ils peuvent toujours être vus comme des sous-groupes de GLn,K, ce qui explique leur appellation.
Généralisation
Soit S un schéma. Un schéma en groupes sur S est un S-schéma
qui représente un foncteur de la catégorie des S-schémas dans la catégorie des groupes.
Plus concrètement, on demande que pour tout S-schéma T, l'ensemble G(T) = MorS(T,G) soit un groupe et que pour tout
, l'application canonique
soit un morphisme de groupes.
Une autre façon de définir les schémas en groupes est de dire qu'il existe un morphisme
(la multiplication), un automorphisme
(l'inverse) et une section
du morphisme structural
(section neutre) qui vérifient les axiomes habituels d'un groupe.
Si
est de plus de type fini, alors pour tout
, la fibre Gs est un groupe algébrique sur le corps résiduel k(s). Ainsi
peut être vu comme une famille de groupes algébriques paramétrés par les points de S.
Les exemples standard de groupes algébriques Ga,Gm, courbes elliptiques etc se généralisent facilement en schémas en groupes sur une base S quelconque.
Un schéma en groupes
est séparé sur S si et seulement si la section neutre est fermée dans G.