Les oppositions
Les critiques formulées à l'encontre de la libéralisation de l'enseignement sont nombreuses mais portent essentiellement sur l'impact de cette politique sur la représentation sociale dans l'enseignement supérieur et sur l'indépendance de celui-ci vis-à-vis du pouvoir économique. Elles visent aussi le risque d'inégalité croissante au sein des populations étudiantes, entre ceux bénéficiant de bonnes conditions dans des établissements privés et ceux étudiant dans des établissements publics de moins en moins financé, le tout sans cadre général garantissant la même qualité de diplôme quel que soit l'établissement.
L'expression « marchandisation de l'enseignement » est une expression polémique et péjorative française, pour désigner la libéralisation de l'enseignement, qualifiée d'entrée du marché dans l'enseignement. C'est une expression reprise actuellement par le mouvement antilibéral qui s'oppose à ce qu'il considère comme un "démantèlement" des écoles et des universités publiques, et leur remplacement par des organismes privés.
Bibliographie
- Christian Laval, L'École n'est pas une entreprise : Le néolibéralisme à l'assaut de l'enseignement public, La Découverte, 2004, 346 p.
Réponses à cette vision critique
- Les tenants de l'expression ne s'expriment pas sur les avantages possibles de l'ouverture, de la décentralisation et de la désétatisation partielle de l'enseignement.
- Selon une étude de l'Unesco, les pays en développement et en transition qui n'ont pas les moyens de payer des universités sont de fervents défenseurs de ces développements, qui pourraient les aider à augmenter leur nombre d'étudiants.
- Par ailleurs, les universités autonomes privées anglo-saxonnes les plus renommées, qui délivrent leurs propres diplômes plutôt que des diplômes d'état, sont régulièrement classées en tête au niveau international pour la qualité de leur enseignement et de leur recherche. De même, alors que les universités publiques françaises sont mal classées à l'étranger, les écoles de management aux frais de scolarité relativement élevées et financées par les entreprises sont bien classées: Le classement de l'université de Shanghai met la première université française en 39e place alors que le classement européen des Master in Management Science du Financial Times met 7 écoles de commerce françaises parmi les 10 premières européennes
- Concernant les frais de scolarité, on peut également considérer comme juste que des élèves qui gagneront un meilleur salaire grâce à leur diplôme paient les frais qui y sont associés.
- Concernant la standardisation des diplômes (Licence - Master - Degree), ses partisans rappellent qu'elle permet une mobilité plus facile pour les travailleurs, leur formation étant désormais plus justement reconnue par les entreprises étrangères.
- Les défenseurs des relations entre entreprises et établissements scolaires y voient une occasion pour améliorer l'orientation des élèves et proposer des formations qui débouchent sur des emplois et augmenter les moyens des universités (Financement de chaires par des entreprises).
Film
- Le cartable de Big Brother, Francis Gillery, 1999, sur la privatisation de l'éducation en France et dans le monde.