Cette loi n'est pas la première concernant les aqueducs. Mais devant l'inefficacité apparente de la première loi de 11 av. J.C., une deuxième fut instituée deux ans après. La loi Quinctia est une loi plus sévère et répressive visant à mettre un terme au trafic d'eau et aux fraudes de plus en plus nombreuses qui sont commises par les fontainiers et les particuliers sur les aqueducs et autres canaux. Il est nécessaire pour l'empereur Auguste de reprendre en main les services d'approvisionnement en eau de la ville de Rome et de restaurer l'autorité centrale.
Au final, cette loi traduit bien la volonté d'Auguste de faire respecter le vieux principe républicain des droits du public et de l'égal accès de tous aux bienfaits de l'eau, c'est-à-dire faire passer en priorité l'intérêt public sur l'intérêt privé de quelques privilégiés. La loi ne veut pas favoriser le luxe de quelques uns mais au contraire les aqueducs doivent profiter au plus grand nombre. En effet, les riches propriétaires terriens s'approprient l'eau normalement destinée à la ville de Rome et à ses habitants, à savoir une grande majorité de plébéiens. L'une des volontés d'Auguste est que l'eau doit d'abord assurer l'utilité: en cela, elle doit pouvoir couler jour et nuit dans toutes les fontaines et la tâche prioritaire du service public est d'assurer l'hygiène et la sécurité par une distribution régulière de qualité.
Malheureusement, l'on constate par la suite que les manquements à la loi sont toujours fréquents. En effet, si l'on fait un bilan, la situation des aqueducs et de l'approvisionnement en eau sous le règne d'Auguste reste préoccupante: le rendement est inférieur aux capacités, des privilèges se sont crées, la loi n'est pas appliquée dans la majorité des cas et ceux qui font du trafic d'eau se sont considérablement enrichis. De plus, la corruption s'est rapidement installée parmi les curateurs des eaux et plus généralement parmi l'ensemble du personnel de surveillance et d'entretien des aqueducs. Le personnel d'entretien qui est fréquemment employé pour d'autres tâches ne peut pas recenser toutes ces fraudes et ne peut pas colmater l'ensemble des fuites naturelles ou volontairement provoquées par les fraudeurs. Par ailleurs, l'entretien des aqueducs se révèle très onéreux et les travaux de rénovation sont par conséquent rarement entrepris. Ainsi, cette loi est bien loin de mettre fin au problème à tel point que 2 siècles plus tard, à l'époque de Frontin, les mêmes problèmes persistent toujours et Frontin étant lui-même curateur des eaux, sera confronté à ce même type de fraudes et de trafic illégal d'eau.