La rusticité de la Lourdaise lui a toujours permis de bien valoriser les ressources végétales du milieu naturel et leur très grande fluctuation en quantité et qualité. Les variations de production laitière doivent d'ailleurs être rapportées aux conditions d'élevage, sans apport d'aliments concentrés, qui pouvaient comporter aussi bien d'excellentes prairies que des pacages très pauvres dans des landes, ou serres, à ajoncs et fougères fauchés pour la litière ou soumis à l'écobuage, qu'elle partageait avec la brebis lourdaise.
D'octobre à mars, les vaches restaient dans les exploitations : en stabulation entravée à peu près permanente en zone montagneuse, en demi-stabulation partout ailleurs, chaque fois que la mise au pré était envisageable avec gardiennage, même en hiver.
Pendant la belle saison, les vaches des exploitations des zones montagneuses étaient envoyées en estive à l'exception de celles qui étaient maintenues sur l'exploitation pour le travail ou l'allaitement des veaux. Dans les régions de coteaux et de plaines, presque toutes les vaches étaient maintenues sur l'exploitation pour être gardées deux fois par jour au pâturage et passer la nuit à l'étable, pour la traite du soir et du matin, et l'allaitement des veaux deux ou trois fois par jour, (les brebis, par contre, étaient envoyées en estive).
La sélection de la race bovine lourdaise paraît avoir commencé vers 1892 par la création de concours cantonaux à l'occasion desquels étaient allouées des primes aux bons reproducteurs mâles, souvent exploités ensuite en monte publique. Ils furent suivis de concours spéciaux qui contribuèrent à fixer le type morphologique sur la base d'un standard. Un livre généalogique fut institué vers 1900 mais il avait cessé de fonctionner dès avant la guerre de 1914-1918. Les concours cantonaux de taureaux ont perduré sans qu'il y ait de syndicat d'élevage ou de contrôle laitier. Avaient lieu notamment le concours cantonal d'Argeles-Gazost, à l'initiative de la Société Fruitière d'Argelès-Gazost, des concours agricoles itinérants organisés par l'Office agricole départemental (ancêtre de la Direction départementale de l'Agriculture) et un concours annuel spécial.
La vache Lourdaise est magnifiée dans de très belles photographies de scènes rurales que Jean Dieuzaide a faites dans le pays de Lourdes et le Lavedan, dans les années 1950.