Ministère de l'Éducation nationale - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Harcèlement moral

Des cas de harcèlement moral seraient nombreux au sein de l'Éducation nationale. Aucun secteur d’activité n’est à l’abri, mais dans les systèmes très hiérarchisés, qui ne veulent « pas de vagues », la victime risque en outre d’être confrontée à une administration la traitant en « fauteuse de trouble » perturbant « la bonne marche du service » au lieu de la soutenir. « Dans le secteur public, le harcèlement moral peut durer plusieurs années, quelquefois plusieurs dizaines d'années, car, en principe, les personnes sont protégées et ne peuvent pas être licenciées à moins d'une faute très grave. Pour cette raison, les méthodes de harcèlement y sont plus pernicieuses, et aboutissent à des résultats dramatiques sur la santé mais aussi sur la personnalité des victimes. », observe Marie-France Hirigoyen.

Marie-France Hirigoyen met au jour deux grandes phases dans le processus : d’abord l’emprise, à laquelle succède la haine. La première consiste à blesser l’autre chaque jour davantage sans avoir l’air d’y toucher ; la seconde intervient à partir du moment où la cible réalise ce qui est en train de se passer et entreprend de le dénoncer. L’agresseur se déchaîne alors pour la forcer au silence. Un chef d’établissement n’hésitera pas à produire un rapport destiné au rectorat dans lequel il qualifiera son subordonné de « paranoïaque » (« Il voit des complots partout. » ; « Il croit qu’on lui en veut. » ; « Pourtant, on est là pour l’aider. » ; etc.). L’agent aura perdu toute crédibilité et sera devenu inaudible avant même d’avoir essayé de s’adresser aux échelons supérieurs de sa hiérarchie. Quant à ses propres collègues, ils entretiendront pour la plupart le déni de façon à « ne pas s’en mêler » ou à ne pas s’exposer à leur tour à d’éventuelles représailles.

Depuis sa création en 1999, l'association Harcèlement Moral Stop traite un millier de dossiers par an. « 60% d’entre eux proviennent du secteur public, au sein duquel l’Éducation nationale figure en deuxième position, derrière la fonction publique territoriale, note Loïc Scoarnec, président de l’association. Le phénomène se confirme d’année en année. Il est récurrent entre professeurs et chefs d’établissement ou entre ATOSS et enseignants. Par ailleurs, il est plus insidieux, plus sournois que dans le privé : il s’agit par exemple de mettre une mauvaise note ou de bloquer un avancement. ».

Page générée en 0.101 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise