Le Orff-Schulwerk est une pédagogie musicale active créée et développée par un groupe pédagogique composé du compositeur Carl Orff, de la chorégraphe Dorothée Gunther, de la musicienne Gunild Keetman et de la danseuse Maja Lex.
"Chaque être humain a en lui une part innée de créativité...Mon objectif pédagogique a toujours consisté à dépister et à révéler ce créateur qui sommeille en chacun de nous" Carl Orff
La prise de contact dans laquelle des exercices dits sensoriels sont privilégiés.
L’imitation qui avec des exercices de répétition favorise la concentration et la perception.
Avec l’exploitation, l’enfant s’approprie les modèles en les manipulant, variant, les adaptant afin de parvenir à : L’improvisation, moment où l’enfant exploite ses nouvelles connaissances, fait des choix, invente mais aussi joue, compose avec le groupe.
Afin de réussir cette progression un matériel très varié est proposé dans la musique élémentaire :
C’est au début du siècle dans la mouvance des recherches philosophiques tournées vers l’enfant de nombreux chercheurs et pédagogues, que naissent les idées pédagogiques de Carl Orff. Celui-ci a toujours considéré son travail pédagogique comme faisant partie intégrante de son oeuvre. Orff met l’enfant au cœur de sa réflexion en le considérant comme un être à part entière, qu’il souhaite acteur de son apprentissage.
Pour Carl Orff, le maître doit amener l’élève vers l’improvisation et la création. Il considère (comme Freud et Henri Wallon (1879-1962) notamment) que l’enfant a intrinsèquement un développement psychique que les époques et le contexte social peuvent faire évoluer mais pas changer fondamentalement. L’éducateur devient alors un guide qui insuffle des modèles que le jeune avec son aide, fera évoluer
L’enfant et sa personnalité sont donc au cœur des recherches pédagogiques du compositeur. Il considère que le contexte culturel est un élément très important dans le développement des individus et qu’il est primordial d’en tenir compte et d’exploiter les ressources authentiques du pays. Le folklore appartient au monde verbal et culturel, c’est aussi pour cela qu’il s’y intéresse.
Carl Orff prône une éducation musicale et corporelle basée sur l’évolution de l’enfant, une musique à vivre. Elle doit lui permettre de « découvrir et d’étendre son potentiel musical, gestuel et langagier. »
La musique élémentaire comme la définissait Carl Orff inclut le rythme, le corps, le langage, la parole, les instruments. Tous ces éléments sont interdépendants et définissent la musique élémentaire illustrée par ce qu’il a nommé : « Schulwerk », vocable que l’on pourrait traduire avec prudence par «Atelier éducatif» Il ne s’agit donc pas d’une méthode mais le reflet d’un travail élaboré avec les enfants et non pour eux. Nous pouvons davantage parler d’une démarche évolutive possible, qu’une recette à appliquer. Celle-ci, privilégie la notion de groupe. Le participant y est à la fois acteur et spectateur. Comme dans la société, chacun participe à l’évolution collective tout en développant son propre potentiel. C’est entre autres pour cela qu’elle s’adresse à tous sans élitisme.
Dès 1950, l’utilisation de « l’instrumentarium » a été proposée à des enfants handicapés. En effet la musique élémentaire ne découle pas de schémas préétablis, chacun peut donc se l’approprier en fonction de ses possibilités propres. Le but n’étant pas le résultat à atteindre mais plutôt le processus d’apprentissage mis en œuvre pour arriver à une progression graduelle dans laquelle chacun évolue à son rythme.