Lion des cavernes | |||||||||
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Classification | |||||||||
Règne | Animalia | ||||||||
Embranchement | Chordata | ||||||||
Sous-embr. | Vertebrata | ||||||||
Classe | Mammalia | ||||||||
Sous-classe | Theria | ||||||||
Infra-classe | Eutheria | ||||||||
Ordre | Carnivora | ||||||||
Sous-ordre | Feliformia | ||||||||
Famille | Felidae | ||||||||
Sous-famille | Pantherinae | ||||||||
Genre | Panthera | ||||||||
Nom binominal | |||||||||
Panthera spelaea (Goldfuss, 1810) | |||||||||
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Le lion des cavernes (Panthera spelaea, Goldfuss) est un représentant éteint du genre Panthera. Il a été l’un des plus importants prédateurs du Pléistocène moyen et supérieur. Probablement originaire d’Afrique, descendant du lion (Panthera leo, Linnaeus), il s’installa en Europe, avant de s’étendre peu à peu vers l’Asie, puis l’Amérique du Nord. Le lion des cavernes disparut il y a environ 11 000 ans, en même temps que ses proies adaptées au climat steppique qui prit fin lors du réchauffement climatique relativement rapide marquant le début de l'Holocène.
Le lion des cavernes était généralement de très grande taille, excepté dans quelques régions nordiques où une grande taille n'était pas nécessaire. Certains auteurs considèrent la taille comme un indicateur chronologique ; selon Ballesio, il existe deux formes : une grande, présente notamment à Gailenreuth, Lherm, ou Jaurens, et une petite, présente à la grotte du Bois de Cantet et dans d'autres sites magdaléniens d’Europe septentrionale. Il semble plutôt s’agir d’un dimorphisme sexuel, d’autant que les spécimens magdaléniens, très fragmentaires, se rapprochent plus de Panthera leo que de Panthera spelaea, présent en Europe jusqu’en 300.
L’apparence des lions des cavernes a souvent été contestée durant ces deux derniers siècles, du fait que tantôt il a été considéré comme une sous-espèce de lion moderne, et tantôt comme une sous-espèce du tigre. Les auteurs modernes tendent à croire qu’il s’agit d’une population de lions africains s’étant adaptés très tôt à un climat froid. Une étude basée sur quelques individus européens provenant d’Allemagne et d’Autriche montre que le phylum des lions des cavernes s’est détaché très tôt du phylum des lions modernes ; cette étude inclut les lions des cavernes au sein du taxon Panthera leo mais l’éloignement génétique, en plus de l’adaptation flagrante au froid, porte à croire qu’il s’agit plutôt d’une espèce distincte.
Les nombreux squelettes découverts dans des grottes ou dans les sédiments quaternaires montrent de grands animaux de taille comparable au tigre de Sibérie, voire plus grande. Par rapport au reste du corps, le crâne est en moyenne plus court que celui du lion ou du tigre, on note également des différences au niveau des épaules et du cou, des membres, de la colonne vertébrale et de la boîte crânienne. Les lions des cavernes mâles étaient environ 25 % plus larges que les lions actuels ; ils pouvaient parfois atteindre plus de 300 kg.
Les peintures de la grotte Chauvet (Ardèche) sont probablement les meilleurs indicateurs pour déterminer l’apparence de ces grands fauves. Les peintures de lions des cavernes sont assez rares dans l’art paléolithique européen : la grotte Chauvet (Aurignacien) possède plus de représentations que toutes les autres réunies avec un nombre record de 75 figures ; la grotte de Lascaux (Solutréen ?) n’en possède que 11 et la grotte des Trois-Frères 6 (Magdalénien).
Dans la grotte Chauvet – et les autres –, les figures attribuées à des lions des cavernes sont semblables ; on retrouve toujours de grands félins à pelage épais et unis, à « pinceau » (bout de la queue) noir, à oreilles rondes, à trois ou quatre rangées de vibrisses, à truffe arrondie et à museau allongé ; curieusement, les figures représentant des mâles (comme l'atteste la figuration des testicules) ne possèdent pas de crinières, mais simplement une boursouflure au niveau du cou.