Ce trouble peut être envisagé comme l'expression d'un « mal-être ». Il doit toujours être pris en compte en dépassant les perturbations biologiques (rapidement identifiables par un bilan sanguin, ici, normal), comme l'expression somatique de difficultés réelles.
La crise de spasmophilie est ressentie par le malade comme un signal de danger imminent. Il s'agit d'une attaque de panique se traduisant par une hyperventilation. Lorsque les crises se répètent, en l'absence de cause organique, il faut rechercher un trouble sous-jacent.
En règle générale, la spasmophilie peut être considérée comme un signe de sommeil inefficace. Le sujet fatigué met en jeu des mécanismes de résistances et augmente son niveau d'éveil. Cela provoque des manifestations neurodystoniques angoissantes qui ont valeur de signal d'alarme en dehors de toute perturbation biologique. Ce signal d'alarme est, par définition, angoissant, mais la normalité des examens complémentaires conduit à une impasse de la relation médecin-malade et à la formulation d'hypothèses hasardeuses comme les carences en magnésium ou autre. En l'absence d'explication valide, la plupart des médecins se tournent vers un diagnostic psycho-pathologique de nature anxio-dépressive, mais un trouble de l'efficacité du sommeil ne doit pas être écarté. Les malades « spasmophiles » sont donc des sujets fatigués mais résistants et qui sont souvent confrontés à l'incompréhension du corps médical. Ils partagent ce statut de « sans-papiers de la médecine » avec les malades atteints de fibromyalgie et de fatigue chronique. Ces trois tableaux, encore mal définis médicalement, pourraient résulter de mécanismes pathologiques communs en rapport avec un sommeil inefficace.
Comme en témoignent les nombreuses publications au cours des années 1980, l'intérêt pour la spasmophilie a alors été largement stimulé par les médias, celle-ci étant présentée comme une nouvelle « maladie du siècle ».