Théorème de Goodstein - Définition

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Exemples de suites de Goodstein

Les premières suites de Goodstein se terminent rapidement. Par exemple G(3):

Base Notation héréditaire Valeur Notes
2 21 + 1 3 Le 1 représente 20.
3 31 + 1 − 1 = 3 3 On change 2 en 3, puis on soustrait 1
4 41 − 1 = 3 3 On change 3 en 4 puis on soustrait 1
5 3 − 1 = 2 2 Puisque la base utilisée est supérieure aux chiffres de la décomposition, les changements de base ultérieurs sont sans effet.
6 2 − 1 = 1 1
7 1 − 1 = 0 0

Les suites de Goodstein croissent en général pendant un grand nombre d'étapes. Par exemple, la suite G(4) commence comme suit :

Notation héréditaire Valeur
22 4
2·32 + 2·3 + 2 26
2·42 + 2·4 + 1 41
2·52 + 2·5 60
2·62 + 6 + 5 83
2·72 + 7 + 4 109
...
2·112 + 11 253
2·122 + 11 299
...
2·232 1058
242+23·24+23 1151
...

La suite G(4) continue à croître.

Lorsqu'on atteint la base b = 3 \times 2^{27} -1 = 402653183 , le terme de la suite vaut b2 = 162129585780031489.

Lorsqu'on atteint la base B = (b+1)2^b -1 = 3 \times 2^{402653210} - 1 , le terme de la suite vaut B.

La suite se met enfin à décroître, et atteint la valeur nulle pour la base 3 \times 2^{402653211} - 1 qui, curieusement, est un nombre de Woodall, comme toutes les autres bases finales pour des valeurs initiales supérieures à 4. La base à laquelle la suite G(4) se termine possède plus de 120 millions de chiffres, ce qui signifie que le nombre de termes de la suite G(4) est de l'ordre de 10120000000.

Cependant, l'exemple de G(4) ne donne pas encore une idée suffisante de la vitesse à laquelle la suite de Goodstein peut croître. G(19) croît beaucoup plus rapidement et commence comme suit :

Notation héréditaire Valeur
2^{2^2}+2+1 19
3^{3^3}+3 7625597484990
4^{4^4}+3 environ 1.3 × 10154
5^{5^5}+2 environ 1.8 × 102184
6^{6^6}+1 environ 2.6 × 1036305
7^{7^7} environ 3.8 × 10695974

7 \times 8^{(7 \times 8^7 + 7 \times 8^6 + 7 \times 8^5 + 7 \times 8^4 + 7 \times 8^3 + 7 \times 8^2 + 7 \times 8 + 7)} + 7 \times 8^{(7 \times 8^7 + 7 \times 8^6 + 7 \times 8^5 + 7 \times 8^4 + 7 \times 8^3 + 7 \times 8^2 + 7 \times 8 + 6)} + ... \,\; + 7 \times 8^{(8+2)} + 7 \times 8^{(8+1)} + 7 \times 8^8 + 7 \times 8^7 + 7 \times 8^6 + 7 \times 8^5 + 7 \times 8^4 + 7 \times 8^3 + 7 \times 8^2 + 7 \times 8 + 7

environ 6 × 1015151335

7 \times 9^{(7 \times 9^7 + 7 \times 9^6 + 7 \times 9^5 + 7 \times 9^4 + 7 \times 9^3 + 7 \times 9^2 + 7 \times 9 + 7)} + 7 \times 9^{(7 \times 9^7 + 7 \times 9^6 + 7 \times 9^5 + 7 \times 9^4 + 7 \times 9^3 + 7 \times 9^2 + 7 \times 9 + 6)} + ... \,\; + 7 \times 9^{(9+2)} + 7 \times 9^{(9+1)} + 7 \times 9^9 + 7 \times 9^7 + 7 \times 9^6 + 7 \times 9^5 + 7 \times 9^4 + 7 \times 9^3 + 7 \times 9^2 + 7 \times 9 + 6

environ 4.3 × 10369693099
...

En dépit de sa rapide croissance, le théorème de Goodstein établit que chaque suite de Goodstein se termine par 0, quelle que soit la valeur initiale de m. À titre d'exemple, le nombre de termes de la suite G(5) se calcule comme suit. Posons :

g(n) = n2n
g^k = g \circ g \circ \cdots \circ g k fois
M = g^3(64) = 2^{70 + 2^{70} + 2^{70}2^{2^{70}} }
N = gM(M),P = gN(N),Q = gP(P)

Le nombre de termes de la suite G(5) est alors Q-1.

Bibliographie

  • R. Goodstein, « On the restricted ordinal theorem », dans Journal of Symbolic Logic, 9 (1944), 33-41
  • L. Kirby et J. Paris, « Accessible independence results for Peano arithmetic », dans Bull. London. Math. Soc., 14 (1982), 285-93
  • Patrick Dehornoy, « L'infini est-il nécessaire ? », dans Pour la Science, 278 (2000), 102-106
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