Dans l'industrie, un transfert de technologie consiste à vendre, par contrat, à un acquéreur, les droits d'utilisation d'une technique, d'un procédé, d'un produit (bien marchand) dont on est propriétaire, ainsi que le savoir-faire nécessaire à sa production industrielle.
Le propriétaire de la technologie reste donc propriétaire, et l'acquéreur est contractuellement limité à un marché (limites géographiques, type de clientèle, volumes, par exemple) et soumis à des contraintes de diffusion (l'acquéreur ne peut pas lui même transférer la technologie).
L'acquéreur de la technologie est donc le plus souvent soumis à des contraintes de concurrence. Les produits concernés sont rarement des biens publics purs ( voir l'artice bien public, et les définitions de non-exclusion et non-rivalité).
On ne doit pas confondre un transfert de technologie avec une cession de licence (formule en usage, même si la terminologie et le droit varient suivant les nations). Le transfert de technologie comporte un volet important: la communication d'un savoir faire adapté au contexte de l'acquéreur.
Pour illustrer cette remarque, on pourra consulter les Archives de documents de la FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations), département des forêts, concernant le transfert de technologie. Il en ressort bien pourquoi les conditions de transfert sont différentes entre pays développés et pays en développement, de celles qui sont effectuées entre entreprises de pays développés. En effet des éléments non techniques sont à transférer avec la technologie (gestion, organisation), sous peine d'échec ou de retard important de mise en exploitation rentable.
Le « siphonnage technologique » est une des dernières méthodes pratiquées dans le domaine du transfert de technologie. Elle consiste :
Si l'expression a une connotation de siphonnage de réservoirs d'automobiles, elle est parfois employée sciemment pour attirer l'attention, médiatiser la création de structures de valorisation de la recherche, dont l'honnête fonctionnement ne consiste pas à « pomper » les idées de laboratoires universitaires avant qu'elles ne soient brevetées, mais à promouvoir leur application industrielle.
Une des méthodes employées par l'industrie pour s'approprier le savoir-faire de la concurrence est de débaucher des cadres et des spécialistes d'une technologie. C'est une des activités des chasseurs de têtes, des cabinets de recrutement.
L'espionnage industriel, est un des moyens de transfert de technologie. On peut dans ce cas parler de transfert pur et dur, puisqu'il s'agit de transfert de documents ou de transfert d'informations stratégiques, par exemple sur la date de commercialisation d'un produit, sur un dépôt de brevet en cours, comparable à l'espionnage militaire. Il est à remarquer que l'espionnage industriel ne participe à un transfert de technologie (involontaire) que si les récupérateurs (bénéficiaires) des informations savent les exploiter. Il n'y a pas véritablement de phase de formation, sauf si la transmission d'informations comprend des éléments didactiques.
Surtout connue pour le reverse-engineering de l'industrie du logiciel, la rétro-ingénierie s'applique à tous les domaines techniques. Elle est pratiquée dans l'enseignement technique, à des fins pédagogiques, sous la dénomination d'analyse technologique.
La contrefaçon, si elle consiste à la base en une copie, généralement faite sans le respect des normes de qualité du produit contrefait, n'en déclenche pas moins un processus de perfectionnement des méthodes de fabrication, et de choix des matériaux. Elle débouche parfois sur une acquisition du savoir faire, par la méthode des tâtonnements.
Pour plus de détails, voir l'article contrefaçon.