Abbaye Notre-Dame-de-Ré Les Châteliers | |
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Latitude Longitude | |
Pays | France |
Région | Poitou-Charentes |
Département | Charente-Maritime |
Ville | La Flotte |
Culte | Aucun (en ruines) |
Type | Abbaye |
Rattaché à | Cisterciens |
Début de la construction | XIIe siècle |
Fin des travaux | XVe siècle (après Guerre de Cent Ans) |
Style(s) dominant(s) | Gothique |
Protection | Monument historique |
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L'abbaye Notre-Dame-de-Ré, dite des Châteliers, est une ancienne abbaye cistercienne aujourd'hui ruinée (à ne pas confondre avec l'abbaye des Châtelliers du département des Deux-Sèvres et du diocèse de Poitiers), située sur la partie orientale de l'île de Ré sur la commune de La Flotte-en-Ré.
L'abbaye a eu une histoire plutôt mouvementée, et une fin comparable à bon nombre d'autres établissements religieux dans la région. Elle aurait été fondée dans les années 1150 par un groupe de moines cisterciens accompagnés de leur abbé, après accord du seigneur local (Elbe de Mauléon). Fin 1166, Isaac, abbé de l'Étoile (ar. Châtellerault), ayant pris parti pour l'archevêque Thomas Becket, doit s'y réfugier pendant sept mois. Les bâtiments sont établis sur le site actuel, à proximité d'une place forte qui sera ensuite démolie. Le monastère va alors peu à peu prendre son essor et gouverner la majeure partie des terres de l'île.
Les ruines actuelles ne datent cependant que du XIVe siècle. En effet, l'abbaye est détruite une première fois en 1294 par la flotte anglaise, puis reconstruite. Elle est de nouveau partiellement détruite à deux reprises pendant la Guerre de Cent Ans : en 1388, puis de nouveau en 1462. Cette fois-ci les dégâts furent plus sérieux et entraînèrent une réfection générale, notamment de l'église abbatiale Notre-Dame. Enfin, en 1574, pendant les Guerres de Religion, les Huguenots ravagent les bâtiments qui sont alors abandonnés par les moines cisterciens. En 1625, une partie des pierres du monastère vont servir à la construction du fort de la Prée tout proche. Le reste des ruines est placé sous la juridiction des Oratoriens, qui transforment le chœur de l'ancienne abbatiale en chapelle et la dédient à saint Laurent, statut qu'elle conservera jusqu'en 1793.
Les ruines vont alors peu à peu se dégrader, mais leur utilisation comme amer pour les bateaux (la façade de l'abbatiale sera pendant longtemps peinte en noir et blanc) entraîne de régulières campagnes de restauration.
L'abbaye a été restaurée en 1997 par le conseil général de la Charente-Maritime.
C'est la partie la mieux conservée des ruines. De style gothique, elle date vraisemblablement de la fin du XIIIe siècle ou du début du XIVe siècle, et relève peut-être de la campagne de reconstruction consécutive au saccage anglais de 1294.
L'église est à nef unique de deux travées, dont les voûtes sur croisée d'ogives se sont effondrées. Cependant les murs gouttereaux et la façade occidentale sont presque intacts.
La nef s'ouvre sur un transept dont les deux croisillons présentaient chacun de petites chapelles rectangulaires orientées. Il n'en reste que les fondations, relativement épierrées : c'est la partie de l'église qui est la moins bien conservée.
Dans le prolongement de la nef et du transept se dresse le chœur, d'une travée autrefois voûtée sur croisée d'ogives et dont il ne reste que les arrachement sur les murs, renforcés à leur extrémité par des maçonneries plus récentes. Le mur oriental est percée d'une immense baie privée de son remplage, depuis longtemps disparu. Cette partie date vraisemblablement du XVe siècle (reconstructions après la Guerre de Cent Ans), et est donc postérieure au reste de l'édifice.
Il ne reste pratiquement plus rien des anciens locaux conventuels, plusieurs fois détruits et finalement démantelés au XVIIe siècle pour construire le fort de la Prée.
Le carré du cloître, au nord de l'église, est cependant visible, le mur-bahut le délimitant autrefois ayant été rétabli, de même que le dallage des galeries. Un petit jardin a été établi en son centre.
De la salle capitulaire, située contre le croisillon nord du transept et jouxtant la sacristie, ne subsistent, tout comme cette dernière, que des murs arasés et un sol épierré.
Au nord du cloître s'élevait le réfectoire : il n'en reste qu'un pan de mur présentant encore trois anciens chapiteaux et départs de voûte, dans le même style que celui de l'abbatiale. C'est d'ailleurs le seul vestige en élévation des bâtiments claustraux.
Le positionnement des autres bâtiments reste hypothétique du fait de l'état actuel des fouilles et des vestiges.
Les éléments mis au jour lors des fouilles archéologiques (éléments de sculptures, carrelages,…) sont visibles à la Maison du Platin à La Flotte, à proximité immédiate du port, sur le front de mer.